Plusieurs dizaines de policiers s'activent pour identifier et neutraliser l'auteur du triple meurtre
Tueur de paras : le point de l'enquête
Le tueur porterait un tatouage ou une cicatrice sur la partie gauche du visage, mesurerait 1 mètre 70 et serait plutôt corpulent. Un témoin a fourni des précisions sur l'auteur présumé des coups de feu qui ont tué 3 militaires à Toulouse et Montauban.
Le tueur de parachutistes de Toulouse et Montauban était toujours en fuite dimanche, malgré la mobilisation de plusieurs dizaines de policiers cherchant toujours à identifier et neutraliser l'auteur d'un triple meurtre sans précédent, qui a frappé l'armée française sur son sol.
Une semaine après le premier meurtre d'un sous-officier, pas de garde à vue, ni d'interpellation: les motivations du tueur demeurent une énigme et les enquêteurs ne privilégient aucune piste.
L'enquête piétine-t-elle? "Non pas du tout, il y beaucoup de recherches à faire, des éléments à vérifier, cela prend du temps. Je suis optimiste mais il faut être patient", dit une source proche de l'enquête.
"L'enquête se poursuit", se borne à déclarer un enquêteur qui confirme cependant l'audition, samedi, d'une femme disant avoir été bousculée par le tueur, qui a froidement et méthodiquement criblé de balles trois militaires du 17e RGP de Montauban.
Cette Montalbanaise décrit "un homme de taille moyenne assez corpulent". "Le tueur m'a bousculée, il s'est retourné et dans le mouvement, la visière de son casque s'est relevée de quelques centimètres, j'ai alors aperçu un tatouage ou une cicatrice au niveau de sa joue gauche. J'ai aussi entrevu ses yeux à travers la visière. Il avait un regard froid d'une lucidité effrayante. Un regard que l'on n'oublie pas", a-t-elle confié à La Dépêche du Midi et à RTL.
Le militaire guadeloupéen de 28 ans, grièvement blessé à Montauban, touché à la moelle épinière, était toujours plongé dans le coma à l'hôpital Rangueil de Toulouse, où sa famille lui a rendu visite samedi.
La cérémonie d'hommage aux trois soldats tués devrait avoir lieu mercredi après-midi à Montauban, en présence du Premier ministre, voire du président de la République, selon une source proche du 17e RGP.
Dimanche, des bouquets de fleurs et des bougies continuaient d'être déposés devant le distributeur automatique, dans un petit centre commercial qui fait face à la caserne du 17e RGP. Autour de l'appareil, plusieurs exemplaires d'une photo du caporal Abel Chennouf et de sa compagne enceinte de 7 mois ont été placardées.
Le lien a été fait entre les meurtres de Toulouse et Montauban, puisque c'est la même arme qui a été utilisée, mais en revanche les enquêteurs n'ont pas établi de lien entre la victime de Toulouse et les trois soldats du 17e RGP, qui apparemment ne se connaissaient pas.
Il y a une semaine, le dimanche 11 mars vers 16h00, le maréchal des logis chef, Imad Ibn Ziaten, 30 ans, d'origine marocaine, était abattu d'une balle dans la tête par un homme qui avait pris la fuite avec un scooter de grosse cylindrée.
Quatre jours après le meurtre du sous-officier du 1er RTP de Francazal (Haute-Garonne), trois autres parachutiste étaient visés jeudi à 14h00 par un homme opérant de la même manière, suscitant la stupeur et l'incompréhension quant au mobile des crimes.
Le tueur est déterminé, ne rate pas sa cible, ose tuer en plein jour dans des quartiers fréquentées et laisse peu d'indices derrière lui. Si ce n'est pas un professionnel, il prend de nombreuses précautions, notamment d'effacer toute empreinte ou trace ADN du chargeur de son pistolet automatique, "nettoyé", comme l'a relevé le ministre de l'Intérieur Claude Guéant.
Si l'enquête n'aboutit pas avant, une information judiciaire devrait être ouverte en fin de semaine prochaine, selon une source judiciaire. D'ici là, l'enquête se déroule en flagrance, sous la direction du procureur de Toulouse. Un appel à témoin a été lancé et les militaires sont appelés à se faire discrets, car les policiers craignent qu'il ne récidive.