Les commerçants contestent un arrêté municipal leur opposant une fermeture de 2h à 6h du matin.
Cet arrêté municipal, ordonnant la fermeture des épiceries de nuit entre 02h00 et
06h00, concerne le centre-ville et les faubourgs de Montpellier. Il suscite la colère de la centaine de commerçants concernés qui ont donc décidé de saisir la justice.
Mounif Letaïef, un épicier de nuit ayant pignon sur rue à Montpellier, est le porte-parole de ces commerçants. Il a annoncé que son avocate déposera demain lundi 14 mai un référé devant le tribunal administratif "contre cet arrêté municipal qui est discriminatoire", selon lui.
"D'abord, il vise les commerçants arabes, puisque 99% des épiciers de nuit sont
arabes, explique-t-il. Or, le maire ne l'ignore pas et semble faire plaisir au Front national".
Par ailleurs, ajoute le commerçant, "les autres épiceries de nuit de la ville - celles ouvertes dans les cités périphériques, soit une bonne cinquantaine - ne sont pas visées par ce texte, il faudra bien nous expliquer pourquoi".
Estimant que l'arrêté, dont ils affirment avoir pris connaissance "par hasard",
avait été "pris en catimini", les épiciers ont décidé de passer outre. Ainsi, toutes les épiceries de nuit visées par cet arrêté sont restées ouvertes dans la nuit de samedi à dimanche. "Nous attendons que la police vienne nous verbaliser", précise M. Letaïe.
Au cabinet du maire, on précise que l'arrêté, applicable depuis le 4 mai, "a été
affiché sur le tableau du public dans le hall de la mairie le 27 avril".
Face à la réaction des commerçants, "nous leur laissons le temps de s'organiser jusqu'au
20 mai. Après ce délai, les épiciers de nuit en infraction seront verbalisés", ajoute-t-on.
L'adjointe en charge de la sécurité à l'origine de l'arrêté, Régine Souche, se défend: "nous avons de plus en plus de plaintes des voisins de ces établissements de nuit à cause de regroupements dans la rue, générant des cris, des bagarres, des bouteilles brisées, des véhicules garés en double file avec la musique à fond, etc.".
"Et puis, l'interdiction de vendre de l'alcool dans ces épiceries après 22h00 n'est pas respectée par certains, tout le monde le sait", ajoute Mme Souche, contestant le caractère discriminatoire de cet arrêté.
Bien décidé à le faire annuler, Mounir Letaïef prévient: "lundi, en fin de matinée,
nous irons bloquer le trafic du tramway devant la nouvelle mairie".