Les 3 ferries bloqués à quai depuis 4 mois devraient être déplaçés fin mai. Le sort des 200 marins n'est pas réglé.
Les trois ferries marocains, bloqués depuis le 4 janvier dans le port de Sète
(Hérault) après une saisie ordonnée par la justice, devraient pouvoir reprendre fin mai les liaisons vers le Maroc, a annoncé mardi l'Etablissement public Sète-Port Sud de France, gestionnaire du port.
Ils devraient être déplacés "selon les ordres du commandant du port, pour permettre
la reprise rapide de la ligne entre Sète et le Maroc", précise-t-il dans un communiqué.
L'opérateur italien Grandi Navi Veloci devrait relancer la liaison entre Sète et le Maroc (Tanger et Nador) à partir du 28 mai, a précisé Marc Chevallier, président du port au journal d'information économique La Lettre M.
Le tribunal de commerce de Montpellier avait décidé en janvier la saisie conservatoire des trois car-ferries de la compagnie marocaine Comanav-Comarit, en raison d'impayés (de travaux notamment). Depuis, quelque 200 marins étaient abandonnés à leur sort à Sète.
Lors d'un conseil d'administration extraordinaire lundi, les administrateurs de l'EPR Sète-Port Sud de France "ont décidé à l'unanimité de renoncer au caractère privilégié de la créance du port (130.000 euros à ce jour) au profit de la créance salariale des marins", indique le communiqué. Cette décision permettra aux marins de récupérer leurs salaires sur le produit de la vente des navires."
En clair, pour débloquer le dossier, le port accepte de passer de "premier créancier à second créancier", précise M. Chevallier, afin notamment d'"apaiser la détresse des 200 marins".
"Ça fait plus de quatre mois que ça dure", rappelle-t-il. "La saison arrive, et la réouverture de la ligne Sète/Tanger/Nador est fondamentale pour l'économie portuaire et régionale.
L'arrêt de cette ligne est un drame: ce trafic de 200.000 passagers par an induit du travail sur le port et en-dehors".
Le trafic du port de Sète a reculé de 6,38% au 1er trimestre, à 888.005 tonnes au lieu de 948.472 au 1er trimestre 2011. Si les vracs liquides augmentent de 14,44%, tous les autres trafics chutent nettement: -22,29% pour les vracs solides, -20,96 % pour les marchandises diverses (dont - 9% pour les marchandises conteneurisées). Le nombre de navires a baissé de 29,25% (375 au lieu de 530).