Des paysans tarnais défient l'interdiction des semences fermières
Manif pour utiliser les semences fermières
La Confédération Paysanne manifeste en Midi-Pyrénées pour avoir le droit d'utiliser les semences fermières
Environ 200 paysans et militants de la Confédération paysanne, selon les organisateurs, ont protesté jeudi à Montans (Tarn) pour dénoncer et demander l'abrogation de la loi qui oblige les agriculteurs à payer pour utiliser des semencesprovenant de leurs récoltes.
Droit ancestral
"Cette loi bafoue un droit ancestral et une liberté fondamentale reconnue internationalement, tout en mettant en péril l'autonomie des fermes. Le gouvernement a choisi les lobbies de l'agriculture industrielle contre les paysans", a dénoncé Henri Sallanabe, porte-parole régional de la Confédération paysanne en Midi-Pyrénées.
Une loi aberrante
Le Parlement a adopté fin 2011 une loi sur les "certificats d'obtention végétale" (COV) qui prévoit que les agriculteurs devront verser une redevance pour réutiliser les semences issues de leurs propres récoltes, ou "semences de ferme".
De nombreux agriculteurs jugent la loi "aberrante". "Même le jardinier amateur est dans l'illégalité quand il sème une semence maison. Si son voisin lui donne des graines à planter, il devient coupable de recel. C'est délirant. Tout ça pour pousser les gens à acheter des semences aux grands semenciers" comme Monsanto, s'alarme cet éleveur des Hautes-Pyrénées.
Appauvrissement en terme de biodiversité
Le syndicat agricole met en garde face à un risque d'appauvrissement en terme de biodiversité, si le nombre de semences se réduit.
Le président du groupe EELV au conseil régional Midi-Pyrénées, Guillaume Cros, redoute aussi une "standardisation des semences". "Les paysans, s'émeut-il, n'auront plus le droit de ressemer les semences. De plus, il n'y a aucun intérêt pour le gouvernement. Uniquement pour l'industrie agro-alimentaire. Il est nécessaire qu'il y ait une forte mobilisation".