Mélenchon devant 8.000 personnes à Montpellier

Le candidat du Front de gauche a vivement critiqué les arguments du Front national

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Tir à vue sur Marine Le Pen mais aussi Nicolas Sarkozy, sans oublier de sévères mises en garde à l'adresse de François Hollande: Jean-Luc Mélenchon, crédité de 8,5% des intentions de vote, fait feu de tout bois pour ouvrir son espace politique au-delà du "match dans le match" qu'il livre avec le FN.

"Que Mme Le Pen soit là ou qu'elle ne soit pas là, c'est un égal plaisir. Si elle est là, nous nous confronterons à ses idées. Si elle n'est pas là, nous nous confronterons à ses idées représentées par Nicolas Sarkozy", a déclaré Jean-Luc Mélenchon lors d'une conférence de presse à Montpellier, au lendemain de la Une du Monde "Mélenchon-Le Pen, le match des populismes".

L'eurodéputé de formation marxiste a protesté mollement contre ce titre: "Victor Hugo était un populiste avec Les Misérables. C'est un concept fourre-tout".

"Ce n'est pas un match, c'est sur l'ensemble du continent européen que la droite est en train de s'extrêmedroitiser", a-t-il ajouté lors de sa réunion publique, applaudi par plusieurs milliers de personnes (8.000 d'après les organisateurs).

Avant d'attaquer bille en tête la présidente du FN: "Mme Le Pen que vous êtes bête. Vous ne comprenez rien à la France". A l'appui de sa démonstration sur "l'extrême-droitisation" de l'Europe, M. Mélenchon a aussi évoqué au détour d'une phrase la Hongrie "un pays que connaît bien Nicolas Sarkozy".

Soucieux de boxer dans la cour des grands, M. Mélenchon a décoché d'autres uppercuts envers les deux favoris annoncés du scrutin.

En réponse à une question, il a renvoyé dos à dos Nicolas Sarkozy et François Hollande qui participaient  le même soir au dîner annuel du Crif: "Je suis peu favorable à ce que la République participe à des assemblées communautaires". Il a donné raison au député martiniquais Serge Letchimy, qui "était dans son droit" en répliquant au ministre de l'Intérieur Claude Guéant dans la polémique sur les civilisations.

"Je me souviens des injures qui étaient portées contre Pierre Mendès France", a-t-il dit, au sujet des remarques de Nadine Morano sur le physique d'Eva Joly, allant jusqu'à évoquer "les descriptions des juifs par l'extrême droite (...)".

Jean-Luc Mélenchon a aussi mis François Hollande au défi d'aller au bout de sa volonté de renégocier le nouveau traité européen.

"C'est au pied du mur que l'on voit le maçon. Qu'il commence par le rejeter", a lancé l'ex-sénateur PS au candidat PS à l'Elysée. "J'ai quelques raisons de penser que François Hollande, mis au pied du mur, est beaucoup moins ferme qu'il l'est dans ses déclarations".

L'ex-sénateur PS a demandé à Solférino de reprendre les négociations sur les circonscriptions où la gauche pourrait être abstente au second tour des élections législatives, avec des duels FN-droite (80 à 90 possibles, d'après le Parti de gauche). Le PS avait suspendu ces discussions quand M. Mélenchon avait qualifié M. Hollande de "capitaine de pédalo", a-t-il affirmé.

"Nous sommes punis pour crime de pédalo. On voit le caractère puéril, mesquin et dangereux de cette attitude. Les socialistes devront manger leur chapeau. Il faudra parler et le plus tôt sera le mieux", a-t-il développé, sans préciser dans combien de circonscriptions "à risque" il souhaiterait que le Front de gauche représente seul la gauche.

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