Une association d'apiculteurs réclame l'IGP, mais le syndicat apicole de la Lozère s'y oppose d'où la polémique.
Cinquante apiculteurs de la Coordination apicole professionnelle des Cévennes ont bloqué mardi la Chambre d'agriculture à Mende, réclamant l'obtention d'une Indication géographique protégée (IGP). Dans le même temps un syndicat apicole lozérien dénonce une IGP miel des Cévennes qui ne garantirait pas la provenance principale du miel.
Cette inscription à l'IGP pour le miel des Cévennes est actuellement dans l'attente de la signature du ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire.
Cette IGP est rejetée localement par la fédération régionale (environ 1.900 apiculteurs et 97.000 ruches) et nationalement par le syndicat national des apiculteurs.
Comme argument en faveur de l'inscription, les membres de la Coordination constatent que le Pélardon (fromage) et la châtaigne bénéficient d'une IGP dans les Cévennes.
Pourquoi pas le miel, s'interrogent ces professionnels dont la demande d'inscription remonte à l'an 2000.
"Il y a une volonté d'imposer par la force et contre la majorité des apiculteurs cette IGP", dénoncent de leur côté le président de la fédération régionale, Stéphane Libéri, et celui du syndicat national, Henri Clément. A leurs yeux, les tonnages ne justifient pas une IGP, d'autant plus que le miel des Cévennes se vend déjà bien sans.
Sur le fond de cette bagarre sur l'IGP qui dure depuis plus de dix ans, se glisse en filigrane une opposition sur la culture du miel, entre méthodes artisanales et production plus industrielle.
Les anti-IGP, des professionnels et amateurs, reprochent ainsi à leurs collègues de la Coordination de ne monter les ruches dans les Cévennes qu'un mois dans l'année, soulignent les spécialistes du secteur.