Le long lifting de l'Opéra de Montpellier touche à sa fin après 18 mois de travaux et une facture de 14 millions
Après dix-huit mois de travaux de rénovation de l'espace scénique, l'Opéra Comédie de Montpellier, surnommé "le petit frère du Palais Garnier" de Paris, rouvre ses portes le 25 mai, avec un ensemble de concertos de Bach pour deux, trois et quatre claviers.
Les travaux d'un coût de 14 millions d'euros, financés à 99% par Montpellier Agglo, ont permis de réhabiliter et de mettre en conformité l'espace scénique de 4.000 m2 sur 5 niveaux, sous la conduite du cabinet Deshoulières et Jeanneau, basé à Poitiers et associé au scénographe Thierry Guignard.
"On a tout démoli dans la salle ancienne qui était en bois mais n'était plus aux normes de sécurité", explique à l'AFP Jean-Paul Scarpetta, directeur de l'Opéra-orchestre national de Montpellier (OONM). "On a maintenant une aire extraordinaire. Tout y est électrisé, mécanique".
"On retrouve un théâtre comme au XVIIIe siècle mais dans une modernité absolue.
C'est une scène qui va être aussi bonne que celle de l'Opéra Garnier", s'enthousiasme-t-il, insistant sur le rideau complètement refait à l'identique grâce à des dessins retrouvés.
"Mon travail d'architecte a été de faire entrer les nouvelles techniques scénographiques dans ce monument historique, d'être un passeur entre des fonctions modernes et un bâtiment du patrimoine", complète Dominique Deshoulières.
Parmi les améliorations de la scène, un monte-décors de grande dimension a été installé, des liaisons dans la cage de la scène créées et des ascenseurs installés qui fluidifient la circulation. Les peintures, les dorures, les tentures de plafonds et les murs d'avant-scène ont également été restaurés.
Cette rénovation a redonné un vrai coup de jeune à cet opéra érigé en 1755 mais qui subit ensuite de nombreuses vicissitudes: détruit par un incendie, il fut reconstruit à l'identique en 1788, brûla à nouveau en 1881 et fut reconstruit.
L'Opéra Comédie, oeuvre de Joseph Marie Cassien Bernard, élève de Charles Garnier, fut finalement inauguré en 1888. A l'intérieur, on peut admirer la statue originale des Trois Grâces d'Antoine, dont la copie trône à l'extérieur devant l'entrée, sur la place de la Comédie.
Avec le retour de l'Opéra Comédie (1.200 places contre 1.900 au Palais Garnier à Paris), devenu Opéra national de Région en 2002, Montpellier a désormais la particularité de disposer, avec l'Opéra Berlioz, au Corum (2.010 places), de deux grandes salles pour l'art lyrique et la musique classique.
"Le Corum sera dédié aux spectacles plus contemporains et plus grandioses. La Comédie est plus intime. On y donnera la Traviata, Les noces de Figaro de Mozart.
La Comédie, c'est d'ailleurs un endroit idéal pour Mozart", souligne M. Scarpetta.