Leader du championnat, Montpellier est désormais attendu. Mais ce soir ce sera sans Giroud, ni Belhanda.
Montpellier expérimente une nouvelle voie de sa saison au sommet, la vie sans son buteur Olivier Giroud, indisponible pour la première fois de la saison à l'occasion de la rencontre samedi à Dijon, comptant pour la 26e journée de Ligue 1. Belhanda est également absent.
L'attaquant international (3 sélections), brillant avec les Bleus mercredi en Allemagne, est suspendu pour une rencontre.
19h00 à Dijon :
Dijon: Reynet - Varrault, Meïte (cap), Souprayen, Z. Diabaté - Kumordzi - K. Koné, Sankharé, Corgnet, Kakuta - Jovial
Montpellier: Jourdren - Bocaly, Yanga-Mbiwa, Hilton, Bédimo - Saihi, Estrada, Cabella - S. Camara, Utaka, Aït-Fana
Arbitre: M. Piccirillo
L'équipe de René Girard nourrit-elle une dépendance à l'égard de son avant-centre, auteur du premier triplé de sa carrière devant les Bourguignons le 15 octobre à la Mosson (5-3) ? "On espère réussir à le remplacer même si c'est un attaquant de classe internationale. Nous devons faire en sorte que l'on ne se souvienne pas de son absence", prévient Benjamin Stambouli, l'international Espoir.
"Nos adversaires préfèrent qu'Olivier, qui est énorme en ce moment, ne soit pas là. Toutefois, chaque fois que l'équipe a été confrontée à une absence, elle a répondu présent", rappelle le gardien Geoffrey Jourdren.
Seulement, Olivier Giroud pèse d'un poids presque démesuré au coeur de la meilleure attaque de Ligue 1 (48 buts). La révélation de la saison, âgé de 25 ans, pointe en tête du classement des buteurs (16 buts) et compte à son actif sept passes décisives.
"Quand on ne trouve pas la solution, on se dit: +Olivier, sauve-nous+. On l'a vu à Nice (1-0), devant Lyon (1-0).
Au-delà de son efficacité devant le but, l'attaquant occupe une place prépondérante dans le jeu de Montpellier. Dominateur dans le secteur aérien par son gabarit, présent sur les coups de pied arrêtés, toujours disponible dos au but, Olivier Giroud constitue un carrefour incontournable dans la circulation de balle et la maîtrise collective héraultaise.
"Il a fait évoluer son jeu par rapport à la saison passée. Par ses déplacements, ses appels de balle ou la conservation du ballon", loue le défenseur Cyril Jeunechamp. un peu plus de place dans l'équipe.
L'attaquant nigérian John Utaka, qui évolue habituellement sur le côté gauche, devrait suppléer Olivier Giroud à la pointe de l'attaque. "John Utaka, que j'ai connu à Rennes, sait aussi caler une défense, attendre que l'équipe remonte, garder le ballon. Il est d'ailleurs plus à l'aise dans l'axe que sur un côté", commente Jeunechamp.
L'ancien avant-centre de Lens et Rennes avait notamment répondu à l'attente à l'occasion du déplacement à Ajaccio (1-3) en septembre. Sous les yeux de Giroud, remplaçant et pas entré en jeu, il avait réussi une passe décisive et un but.
Libéré par une première moitié de saison satisfaisante sans être virevoltante, John Utaka monte en puissance et prend un peu plus de place dans l'équipe de René Girard.
"J'ai retrouvé le John que j'avais connu à Lens. Il a manqué de réussite à certains moments, mais ce garçon a une grande classe et joue pour le collectif. Il est redevenu celui qu'il était, prend du plaisir. C'est une arme supplémentaire", note l'entraîneur montpelliérain au sujet du Nigérian, qui a marqué deux de ses cinq buts au cours des deux ultimes rencontre à Paris (2-2) et face à Bordeaux (1-0).
Cette rencontre sans Olivier Giroud peut permettre à Montpellier d'anticiper un avenir proche. Auteur de son premier but pour sa première titularisation en équipe de France mercredi en Allemagne (1-2), il a fait tomber la barrière qui sépare le plafond de L1 de l'étage international.
Sollicité par les plus grands clubs européens, notamment le Bayern Munich, l'attaquant international s'est autant rapproché du prochain Euro en Pologne et Ukraine qu'il s'est éloigné du club héraultais.
Questions à René Girard :
L'entraîneur René Girard estime que Montpellier devra "assumer le statut de leader" samedi à Dijon, promu et candidat au maintien, pour la 26e journée de Ligue 1, a-t-il déclaré à la presse vendredi.
Q: Ce rendez-vous à Dijon n'est-il pas un piège?
R: "Comme un chasseur, nous devrons faire attention, car il y aura des collets partout. On attaque une période difficile avec une série de matches devant Dijon, Caen et Nancy, autant de clubs soi-disant moins costauds et moins bien classésque Paris ou Bordeaux. Lors des deux derniers matches, la médiatisation et le sentiment de n'avoir rien à perdre suscitaient une motivation naturelle. Ce sont en effet des matches pièges face à des adversaires à respecter. Si on n'est pas dans notre match, on aura des soucis. Dans le cas contraire, on peut réussir quelque chose d'intéressant".
Q: Quel est l'objectif de ces trois prochains matches?
R: "On s'est donné un petit matelas qui peut nous permettre d'avoir un ou deux jokers. C'est mieux de les utiliser le plus tard possible, voire de ne pas s'en servir du tout. Notre but est d'avancer, de ne pas avoir fait tout ça pour coincer maintenant. Il n'y a d'ailleurs aucune raison de ne pas continuer. C'est à nous de maintenir la marche avant, de faire le nécessaire. Sans être prétentieux, on a notre destin entre nos mains entre la 3e et la 5e place".
Q: Que change votre place de leader?
R: "Cela change pas mal de choses. Notamment mon discours d'avant-match. Personne n'a voulu prendre la place, on l'a prise. Les garçons doivent prendre conscience qu'il faut assumer ce statut de leader sur le terrain, et que ce ne sera pas simple.
On pouvait redouter le standing et le niveau de jeu de Paris et Bordeaux, nos précédents adversaires. Nous devrons avant tout bien préparer sur le plan mental ces trois prochains matches-là. Ces équipes vont faire valoir d'autres arguments, face auxquels on devra s'adapter".
Q: Quelle sera l'incidence de l'absence d'Olivier Giroud?
R: "Cela va nous contraindre à faire autre chose. Dans une saison, il faut savoir se passer un peu de tout le monde. C'est toujours mieux quand les absences ne se superposent pas. Olivier est suspendu, Younès (Belhanda) un peu touché. Même si c'est regrettable, je ne vais pas me formaliser et m'arrêter là-dessus. Cela donnera à d'autres joueurs l'opportunité de s'exprimer".
Q: Etes-vous à l'abri d'un passage à vide comme lors des deux précédentes saisons à pareille époque?
R: "Un passage à vide ne m'effleure pas l'esprit. La saison passée, on avait baissé un peu à cette période de la saison. Depuis, on a appris, on a grandi. Le danger reste le même: prendre les choses par-dessus la jambe. Je ne sens pas les garçons prêts à vivre une fin de saison dans la difficulté. Au contraire, je les encourage à surfer sur ce qui nous arrive aujourd'hui".