Nîmes : incident de radiothérapie au CHU Carémeau

Un patient traité par radiothérapie a reçu une dose trop importante de rayonnements ionisants en janvier.

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L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui détaille actuellement son activité dans chaque région française, a mis en exergue mercredi deux incidents marquants en matière de radiothérapie survenus dans le sud de la France, à Nice et à Nîmes. L'incident nîmois est survenu au CHU Carémeau en janvier 2012, le patient a été trop irradié.

Les deux incidents ont été classés au niveau 2 (sur une échelle de 0 à 7), correspondant à un événement pouvant occasionner une altération modérée d'un organe ou d'une fonction, a précisé mercredi au cours d'une conférence de presse Pierre Perdiguier, un responsable régional de l'ASN.

A Nîmes

L'incident a été documenté en janvier dernier par le Centre hospitalier universitaire Carémeau de Nîmes, où un patient a été surexposé à des rayonnements ionisants. L'erreur d'irradiation a fait apparaître des lésions cutanées, constatées après coup lors d'une consultation de suivi médical.

La radiothérapie externe traite un nombre croissant de patients, avec près de 200.000 personnes concernées chaque année en France et un taux de 80% de guérison des patients traités, rappelle l'organisme de contrôle.

A Nice

L'incident, survenu à Nice le 22 décembre 2011, concerne un patient traité pour une tumeur oculaire par protonthérapie, une technique particulière de radiothérapie de haute précision utilisant des faisceaux de protons.

Pour cette opération atypique signalée par le centre Antoine Lacassagne, le patient avait reçu une dose trois fois supérieure à ce qui était prévu lors de la première séance de traitement. Il risque "l'apparition à long terme d'une cataracte sévère", a souligné M. Perdiguier.

En 2009, les contrôles de l'ASN dans les centres de radiothérapie avaient confirmé une pénurie nationale en radiophysiciens médicaux (un service du CHU de Gap avait été fermé pendant six mois pour cette raison). Cette situation s'est toutefois améliorée, a observé le gendarme du nucléaire français, tout en évoquant une sécurité des soins "très hétérogène selon les centres".

Par ailleurs, l'Autorité s'intéresse de très près à l'imagerie médicale (radiologie classique ou scanographique, radiologie accompagnant une opération chirurgicale).

Un incident au CHU d'Avignon survenu en 2012 a par exemple été provoqué par une surexposition aux rayons X, en raison de la complexité d'une intervention chirurgicale de longue durée. Le patient a ainsi subi des brûlures localisées sur la peau.

L'ASN s'inquiète aussi de l'utilisation plus fréquente des scanners, qui ont fortement contribué à augmenter la dose moyenne de rayons X par habitant (+50% entre 2002 et 2007).

"Un scann du corps entier représente la dose maximale pouvant être cumulée sur une année entière par un travailleur du nucléaire", prévient Pierre Perdiguier, qui appelle à une maîtrise des séances.

L'organisme recommande le développement du parc d'imagerie par résonance magnétique (IRM), une technique qui ne fait pas appel aux rayonnements ionisants. Il faut aussi "résister à la tentation de vouloir de très belles images, quand de bonnes images suffisent", relève le responsable.

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