Nîmes : Nicolas Sarkozy en meeting

Le candidat président est à la salle du Parnasse depuis 18h. Il galvanise les militants UMP du Gard.

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Après son passage à la convention de la FNSEA à Montpellier, Nicolas Sarkozy est à Nîmes, en meeting. A J-24, du premier tour, le président sortant ne relâche pas sa campagne.

Nicolas Sarkozy, candidat à l'élection présidentielle, a sévèrement taclé son adversaire socialiste François Hollande, jeudi, lors d'un meeting à Nîmes, et dénoncé "la gauche caviar", son "hypocrisie" et ses "tartufferies".

Particulièrement en verve, le président-candidat, qui voit les intentions de vote grimper en sa faveur - même si les sondages le donnent toujours battu le 6 mai par M. Hollande - a fait rire la salle en ironisant sur le candidat socialiste, en l'accusant à plusieurs reprises de pratiquer le "mensonge".

"Hier (mercredi), M. Hollande m'interpellait. Je me demande ce qu'il ferait sans moi! Je dois faire à la fois mon programme et le sien. Je veux bien lui rendre service", a plaisanté M. Sarkozy.

A la radio, "je l'entends très en colère, je me dis +mon Dieu, qu'ai-je fait?+

Il était en colère à la suite de la rémunération d'un grand patron. Et naturellement, c'était de ma faute".

"La rémunération de ce grand patron est effectivement choquante mais ce qui est encore plus choquant, M. Hollande, c'est que les actionnaires qui ont décidé de (cette) rémunération, ce sont vos amis!", a-t-il ajouté.

M. Sarkozy faisait allusion au bonus de 16 millions d'euros de Maurice Lévy, patron de Publicis dont l'une des actionnaires principales est Elisabeth Badinter, personnalité réputée proche du PS et dont le mari, l'avocat Robert Badinter, est ancien ministre de la Justice de François Mitterrand et ancien sénateur PS des Hauts-de-Seine.

François Hollande a dénoncé ce bonus, affirmant: "Ce ne sont pas ces patrons-là qui vont nous faire la leçon".

"La gauche caviar, la gauche bobo, la gauche qui aime donner des leçons de morale, et qui n'a aucune leçon à donner, c'est celle-là", s'est exclamé M. Sarkozy. "Parce que les actionnaires de ce grand groupe, le soir, ils soutiennent M. Hollande dans sa dénonciation de l'argent, de la finance et des hauts salaires, et dans la journée, dans le secret d'un conseil d'administration, ils votent les rémunérations faramineuses pour le président de la société dont ils sont propriétaires".

"Pas de leçons de morale, pas de mensonge, pas d'hypocrisie, pas de tartufferies une nouvelle fois", a-t-il demandé, sous les applaudissements répétés de son auditoire.

Il a de nouveau critiqué le projet de son rival PS de revenir sur sa réforme des retraites. "Il a dit qu'on reviendrait à la retraite à 60 ans: mensonge, mensonge et encore mensonge", a martelé le président-candidat.

Dans son programme, M. Hollande promet le retour à la retraite à 60 ans pour ceux "qui ont cotisé la totalité de leurs annuités".

M. Sarkozy a réaffirmé que grâce à sa réforme, lui, avait "garanti" leur retraite à "15 millions de retraités qui ne voulaient pas vivre aux dépens de leurs enfants".

"Je n'accepterai pas de prendre des leçons de ceux qui nous ont laissé la facture des retraites à 60 ans pas financées et des 35 h qui ont démoli la compétitivité", a-t-il insisté.

Il est également revenu sur l'immigration, répétant qu'il fallait empêcher la France d'être "submergée par une vague incontrôlable". "C'est la raison pour laquelle j'ai proposé de diviser par deux" le nombre de nouveaux immigrés légaux, a-t-il expliqué.

Rappelant que "la quasi-totalité" des députés PS avait refusé de voter ses lois sur la sécurité, il a dénoncé leur "duplicité", "mensonge", leur "absence de courage".

Il en a appelé une nouvelle fois à la "majorité silencieuse": "vous êtes en train d'infliger un démenti extraordinaire à tous les pronostiqueurs (...) à tous ceux qui nous disaient que cette élection était faite".

Le changement c'est nous ! :

Nicolas Sarkozy a affirmé jeudi que c'était lui qui incarnait le changement pour la présidentielle, et non son rival socialiste François Hollande, en assurant : "Le changement, c'est nous, parce que les idées nouvelles, c'est nous."

Lors d'une conversation à bâtons rompus avec des journalistes dans un bar de Vestric-et-Candiac dans le Gard, avant son meeting à Nîmes, le président-candidat s'est dit "ni pessimiste ni optimiste" sur l'issue de la présidentielle.

"Je suis heureux en campagne. On fait des salles qu'on ne faisait pas en 2007",a-t-il déclaré.

Alors qu'il progresse dans les sondages, M. Sarkozy s'est efforcé de relativiser : "Cela ne se joue pas sur les sondages, ça se joue sur les émissions, les interviews, les salles. Les sondages, ça va, ça vient", a-t-il dit.

A cet égard, il a jugé que "les ventes record" du numéro du Figaro Magazine dans lequel il avait esquissé son programme avec l'instauration de référendums étaient "un indice". "Regardez, le référendum, on en parle encore!"

Pour M. Sarkozy, "ce n'est pas la même campagne qu'en 2007" car "toute idée dévoilée est déjà usée", en raison d'internet, des réseaux sociaux. "Je ne peux pas faire campagne de la même manière qu'en 2007. Il faut intégrer cette nouveauté", a-t-il expliqué.

Pour autant, il a fait valoir qu'on ne "pouvait pas gagner une campagne sans proposer des choses" car "une campagne, c'est pour adhérer à quelqu'un et à ses propositions".

Ironisant sur son rival socialiste, dont dit-il, on n'a à peu près rien retenu comme proposition, M. Sarkozy a détourné son slogan -"le changement, c'est maintenant"- en assurant: "Le changement, c'est nous, puisque les idées nouvelles, c'est nous."

"Si je gagne, on dira que j'ai fait une campagne magique. Si je perds, on dira que j'ai fait une campagne désastreuse et pourtant ce sera la même!" a-t-il ajouté.

"Rien n'est fait", a insisté le candidat UMP. "J'ai pris 5 ans de plus, je ne fais pas les mêmes erreurs", mais "un incident, ça arrive, une erreur peut être faite", a-t-il reconnu.

M. Sarkozy a estimé que la campagne ne pouvait "pas être trop longue, comme en 2007", expliquant qu'il avait "toujours su qu'(il) ne pouvait pas faire candidat et président de la République" pendant "plus de 2-3 mois". "Je suis à 5 déplacements par semaine, c'est très lourd."

Questionné sur la progression de Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche, le président-candidat a répondu: "On confond les causes et les conséquences." Mélenchon se nourrit-il des faiblesses de Hollande? "C'est une explication qui peut être avancée", a-t-il dit.

Interrogé sur l'abstention que des politologues s'attendent à voir forte, il a répondu: "Non."

Sarkozy et la CGT :

La guerre est déclarée entre Nicolas Sarkozy et la CGT. Le président-candidat multiplie les accusations contre la centrale de Bernard Thibault qui, sorti de sa neutralité, diffuse à un million d'exemplaires des tracts pour appeler à voter contre lui le 22 avril.

Lors d'un meeting à Nantes le candidat UMP a accusé les "permanents" CGT de Ouest-France d'avoir "scandaleusement empêché" par la grève la diffusion du quotidien régional qui "avait commis un crime : prendre une interview que je leur ai donnée".

"Honte sur les gens qui se comportent de cette nature", a lancé M. Sarkozy, réitérant mercredi à Elancourt (Yvelines) ses accusations.

Jeudi dans un meeting à Nîmes, il a une nouvelle fois sonné la charge: "ce ne sont pas quelques permanents de la CGT qui m'empêcheront de défendre la liberté de la presse dans notre pays".

Se disant "scandalisés", les élus CGT de Ouest-France ont assuré que la grève "n'avait rien à voir avec une volonté de boycotter" le président sortant, qu'ils ont accusé de procéder à une "récupération politique" pour "renforcer son discours anti-syndical".

Depuis l'annonce de sa candidature, Nicolas Sarkozy n'a pas manqué de décocher des flèches contre les syndicats - ces "corps intermédiaires" qui, selon lui, sont hermétiques aux réformes et qu'il n'exclut pas, s'il est réélu, de contourner par le recours au référendum. Mais, c'est la CGT qui est avant tout dans son viseur.

Ainsi, le 15 mars, après la manifestation de l'intersyndicale d'ArcelorMittal devant son QG, donnant lieu à de brèves échauffourées, M. Sarkozy s'en est pris à la CGT, qu'il a accusée de vouloir jouer un "rôle politique", alors que les militants à la pointe de cette action étaient ceux de la CFDT.

Lundi dernier, il avait fustigé les syndicalistes CGT de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) qui avaient refusé de s'entretenir avec lui. "Les syndicats, ça ne s'occupe pas de la campagne présidentielle", s'était-il indigné.

Or, la CGT est bien décidée à s'occuper de la présidentielle: dès janvier, sortant de la neutralité observée depuis 1988 - suite à une prise de distance vis-à-vis du PCF- la CGT, par la voix de Bernard Thibault, a proclamé qu'elle ne souhaitait pas la reconduction du président.

Un nouveau pas a été franchi lors d'un meeting CGT au Zénith le 31 janvier, où le nom de Nicolas Sarkozy a été copieusement sifflé et celui de Jean-Luc Mélenchon ovationné.

Allant plus loin, la direction de la centrale a adopté à l'unanimité le 13 mars une déclaration appelant à un "changement de politique" et mettant en garde contre une réélection de Nicolas Sarkozy qui conduirait à de "nouveaux reculs sociaux".

La CGT a décidé de diffuser dans les entreprises un quatre-pages tiré à un million d'exemplaires, pour appeler à ce changement politique.

Pourtant, en 2007, les rapports entre le président fraîchement élu et le patron du premier syndicat français avaient débuté sous de bons auspices, grâce notamment à l'entregent de Raymond Soubie, ex-conseiller de M. Sarkozy.

Bernard Thibault reconnaissait récemment au président sortant une seule bonne réforme: la loi de 2008 sur la représentativité syndicale, favorable aux deux grandes centrales (CGT, CFDT). Mais, la réforme des retraites de 2010, perçue par les syndicats comme un coup de force, a envenimé les relations.

"L'agressivité" des rapports entre Nicolas Sarkozy et Bernard Thibault relève d'un "facteur psychologique, très personnalisé", estime auprès de l'AFP Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail.

Par ailleurs, selon lui, l'antisarkozysme sert de ciment à la CGT pour "rassembler l'organisation, au moment où elle est confrontée à l'exercice difficile de trouver un successeur à Bernard Thibault" pour 2013.

Quant au discours "anti-syndical et anti-CGT" de Nicolas Sarkozy, c'est simplement "un appel à l'électorat droite-droite", estime M. Vivier.

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