Battu vendredi par le Stade Français (35-16) pour la sixième fois consécutive en Top 14, Perpignan plonge dans le doute
Battu vendredi par le Stade Français (35-16) pour la sixième fois consécutive en Top 14, Perpignan, qui pensait avoir provoqué un électrochoc en évinçant son manager Jacques Delmas en début de semaine, a plongé dans le doute.
Au-delà du score, l'indigence du jeu des Catalans fait douter ceux qui espéraient que la prise en main de l'équipe par les figures du club Bernard Goutta ou Christophe Manas provoque un réel changement. A tel point que le président Paul Goze a avoué que "les ambitions (européennes) de Perpignan étaient fortement remises en cause".
"Je me pose des questions", a-t-il même assuré.
AU LIEU DE L'ELECTROCHOC, LE DOUTE
Avec la mise à l'écart de Jacques Delmas, arrivé en début de saison en remplacement
de Jacques Brunel, le président Paul Goze avait choisi une thérapie de choc... qui n'a pas eu lieu. L'effectif catalan n'a pas réussi à se défaire de la pression, à l'image de ses mauvais choix tactiques durant sept minutes (27e-34e) où les Perpignanais ont campé dans les 22 mètres parisiens pour ne cueillir... aucun point.
Le stade Aimé-Giral était une forteresse sur laquelle l'Usap, sacrée en 2009 et finaliste en 2010, pouvait s'appuyer dans les moments difficiles. Cette saison, les Perpignanais ont concédé trois défaites à domicile en six matches. Pas de quoi renforcer la confiance.
"Quand les défaites se succèdent et que le doute s'installe, tout est défavorable
à donner de la sérénité aux joueurs", a reconnu Paul Goze.
UN EFFECTIF SANS RESSORT
Vendredi soir, l'Usap présentait six de ses huit mondialistes, parmi lesquels son capitaine Nicolas Mas et l'ouvreur gallois James Hook, sa principale recrue. Si Jérôme Porical, le meilleur réalisateur de l'équipe (104 points en Top 14) et David Marty, suspendu, étaient absents, l'équipe perpignanaise avait fière allure sur le papier.
Le groupe, qui a affiché en interne son unité contre Jacques Delmas, se devait de la traduire sur le terrain après le départ du technicien. Mais après avoir "bien travaillé durant la semaine", selon Goutta, il s'est trouvé rapidement mené (3-17) en un peu plus d'un quart d'heure et n'a jamais semblé en mesure de réagir face à un adversaire hyper-réaliste. "On a eu droit à un scénario catastrophique, a estimé Goutta. On sent encore une équipe de l'Usap fébrile, fragilisée et qui a fait de mauvais choix par moments".
Ce groupe compte pourtant de l'expérience avec de nombreux joueurs ayant conquis
le titre de champion de France en 2009 et atteint les demi-finales de la Coupe
d'Europe l'an dernier.
OBJECTIF MAINTIEN
En pleine incertitude, les Catalans redoutent tous les prochains matches, à commencer
par son prochain déplacement... chez le promu lyonnais, actuellement relégable, le 4 décembre. "Les Lyonnais ont une équipe solide et difficile à jouer", a insisté Bernard Goutta.
Le président Goze a reconnu que cette défaite obligeait les dirigeants "à regarder au mieux le milieu de tableau", ce qui sous-entend que la priorité sera d'abord d'assurer le maintien. "Les ambitions de début de saison sont désormais remises en cause très fortement, a-t-il souligné. Rien n'est encore perdu mais c'est fortement compromis".
Toujours volontaire, Goutta garde une once d'optimisme en assurant que son équipe
doit "continuer à bosser". "Dans le vestiaire, le mot d'ordre était: +On ne va
rien lâcher+", a-t-il conclu.