Le dernier procès des 8 faucheurs volontaires s'était terminé par une relaxe. Le parquet avait fait appel.
Toulouse : Bové rejugé en janvier prochain
L'eurodéputé EELV et 7 autres faucheurs volontaires avaient été relaxé en première instance à Poitiers pour le fauchage de deux champs OGM dans la Vienne
Le dernier procès à l'encontre de faucheurs volontaires depuis le début de leurs actions en 1997, s'était soldé à Poitiers par la relaxe pour question de procédure de José Bové et de sept autres personnes qui avaient détruit un champ de maïs OGM en août 2008 dans la Vienne. Le nouveau procès débute comme prévu ce 13 janvier 2012.
Il est reproché aux huit prévenus la destruction volontaire de deux champs de maïs transgénique Monsanto MON810/NK603 le 15 août 2008 à Civaux et Valdivienne dans la Vienne. Les faucheurs entendaient dénoncer les essais pratiqués sur une variété de maïs dont la culture venait d'être interdite.
Tous avaient été relaxés en première instance, le parquet ayant visé dans ses poursuites le texte de loi réprimant la destruction de cultures destinées à la commercialisation et non celui visant les essais scientifiques, sensiblement plus répressif.
L'eurodéputé ne s'est pas montré inquiet sur l'issue du dernier procès à l'encontre de faucheurs volontaires depuis le début de leurs actions en 1997. "Nous avons été relaxés en première instance pour des raisons de droit et cela risque de prévaloir en appel", a-t-il estimé.
Il a en revanche qualifié d'"incongru" la décision du parquet général de Poitiers de fixer la date d'audience au 13 janvier car, selon lui, "le débat sur les OGM s'immiscera dans celui de la présidentielle à trois mois des élections".
Dans un communiqué, Europe Ecologie les Verts dénonce un "acharnement". Mais le mouvement écologiste entend bien néanmoins saisir l'opportunité de ce procès pour rouvrir le débat sur les OGM. "Le 28 novembre dernier, le Conseil d'Etat, suivant l'arrêt de la Cour Européenne de Justice, a prononcé l'annulation du moratoire sur le MON810", rappelle le communiqué. "Bien que le gouvernement et le Chef de l'Etat se soient depuis engagés à maintenir leur interdiction sur ce maïs, aucune mesure n'a encore été prise".
A ce sujet, l'ancien porte-drapeau de la lutte contre les cultures d'OGM n'a pas relevé de motifs d'inquiétude après la demande faite à la France de revoir sa copie sur la suspension de culture du maïs génétiquement modifié de Monsanto, le MON810. "C'est une question de forme", a-t-il dit, "il suffit de reprendre le bon texte et de le faire dans les règles" pour mettre en place une nouvelle clause de sauvegarde.
A Poitiers, plusieurs scientifiques sont attendus à la barre pour soutenir les prévenus. Jacques Testard, directeur honoraire de l'Inserm, Pierre-Henri Gouyon, professeur au Museum d'Histoire Naturelle doivent venir témoigner. Stéhane Hessel, l'auteur du fameux Indignez-vous ! a transmis un enregistrement vidéo.
A la veille du procès, les faucheurs volontaires ont une nouvelle fois annoncé leur intention de plaider la relaxe au cours d'une conférence-débat (lire ici l'article de la Nouvelle-République). "D'un côté on a un ministre de la justice qui s'acharne et de l'autre une ministre de l'environnement et un président de la république qui annoncent qu'ils vont prendre un nouvel arrêté pour interdire les OGM !" s'étonne José Bové.