C’est tellement dur, je suis tellement concentrée sur mes muscles qui doivent tenir le choc, que la contemplation du paysage passe à la trappe.
On arrête de regarder autour de soi et on s’attache aux pas…on les compte même…pour ne plus penser, pour être dans le geste arraché à la pente, à la neige, pour rester dans le rythme de celui qui précède et ne pas se laisser distancer.
Aujourd’hui, nous passerons 4 cols. Avec à chaque fois l’impression de passer d’un cirque différent à l’autre. Tout est fabuleusement beau. Même quand on n’a pas le temps de lever la tête.
Le vent a repris. Le froid est plus mordant. On dépasse allègrement les -15 et on ne fait pas trainer la halte pique nique.
Un des moniteurs de ski ne sent plus ses orteils depuis ce matin…On fait tout pour les réchauffer ; et c’est sur un ventre chaud finalement qu’ils réagissent, et que de vagues sensations reviennent.