Sarkozy reconnaît la "responsabilité historique" de la France dans l'abandon des harkis
Nicolas Sarkozy a officiellement reconnu samedi à Perpignan la "responsabilité historique" de la France dans "l'abandon" des harkis après la fin de la guerre d'Algérie en 1962.
"La France se devait protéger les harkis de l'histoire, elle ne l'a pas fait. La France porte cette responsabilité devant l'histoire, c'est cette responsabilité que je suis venu reconnaître ici à Perpignan", a déclaré
M. Sarkozy lors d'une discours à la préfecture des Pyrénées-Orientales . "La France doit, comme elle l'a toujours fait, regarder son Histoire en face et assumer les erreurs qu'elle a pu commettre. En l'occurence, rien ne peut expliquer, rien ne peut excuser l'abandon de ceux qui avaient fait le choix de la France", a insisté le chef de l'Etat.
La reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français dans l'abandon des harkis est la principale revendication des anciens supplétifs de l'armée française en Algérie et de leurs descendants, une communauté de quelque 500.000 personnes.
Le 9 mars à Nice, Nicolas Sarkozy a reconnu devant leurs représentants les "injustices" dont les autorités françaises s'étaient rendues coupables à leur encontre et reconnu que la France avait "une dette" envers eux.
Au lendemain des accords d'Evian du 18 mars 1962 consacrant le retrait français d'Algérie, 55.000 à 75.000 harkis, selon les historiens, ont été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles.
Quelque 60.000 ont été admis sur le territoire français, logés dans des camps
de fortune du Sud du pays.