Le président Sarkozy est arrivé à Toulouse lundi matin sur les lieux du drame
L'allocution de Nicolas Sarkozy après la fusillade
A la mi-journée, le Président de la République a dénoncé "la barbarie, la sauvagerie" après la fusillade qui a fait 4 morts devant un collège lycée juif de Toulouse
Le président Nicolas Sarkozy a décidé de se rendre immédiatement à Toulouse après la fusillade qui a fait quatre morts lundi devant un collège-lycée juif,.
"Je me rends dans quelques instants à Toulouse. C'est une tragédie épouvantable(...) C'est l'ensemble de la République française qui est touchée par ce drame abominable", avait-il affirmé sur RFO. Il s'est ensuite rendu à Toulouse en fin de matinée, sur les lieux du drame. Puis, à la mi-journée, il a prononcé l'allocution suivante : "cette tragédie bouleverse toute la communauté nationale. J'ai demandé au ministre de l'Education nationale que demain soit organisée une minute de silence dans toutes les écoles à la mémoire de ces enfants martyrisés.Le ministre de l'Intérieur restera le temps qu'il faut à Toulouse où des renforts vont arriver dans la journée (...) Nous ne savons pas qui est ce tueur, les liens exacts avec le drame qui a touché la communauté militaire, avec des jeunes soldats dont un Antillais, deux soldats de confession musulmane, Montauban et Toulouse déjà frappées. Nous sommes interpellés par la similitude du mode opératoire dans le drame d'aujourd'hui et dans ceux de la semaine dernière même s'il faut attendre d'avoir des éléments plus précis de la police scientifique pour confirmer cette hypothèse.
En tout état de cause, la prudence est la règle. Les écoles de confession juive, les écoles de confession musulmane, à Toulouse et dans la région, feront l'objet d'une surveillance très attentive, les lieux de culte feront l'objet d'une surveillance très attentive et les militaires ont reçu des consignes de prudence.
Mesdames et Messieurs, c'est un drame, c'est une tragédie. Tout doit être mis en oeuvre pour que le tueur soit arrêté et ait à rendre compte de ses crimes pour qu'il n'y ait pas d'autres victimes.
Mais en même temps, nos écoles doivent continuer à fonctionner, nos compatriotes
qui veulent pratiquer à la synagogue, dans les mosquées, dans les églises doivent
pouvoir continuer à le faire. Nous ne devons pas céder face à la terreur. Et bien sûr, nos pensées vont à ces familles brisées, à cette mère qui, en ce moment-même, a perdu deux de ses enfants et son mari dans une même journée. A ce directeur d'école qui a vu mourir sa petite fille sous ses yeux.
La barbarie, la sauvagerie, la cruauté ne peuvent pas gagner. La haine ne peut pas gagner. La République est beaucoup plus forte que tout cela, beaucoup plus forte.
Donc, j'appelle chacun de vous bien sûr au recueillement, à la douleur, à la solidarité avec les victimes, au calme et à la confiance dans les institutions de la République pour retrouver celui qui a fait cela. On va le retrouver (...).
Je veux dire aussi au président du Consistoire, au président du Crif, que ce soit Joël Mergui ou Richard Prasquier (...), et à toutes les autorités des communautés juives de Toulouse et de sa région combien nous nous sentons tous proches d'eux.
Cet assassinat ne concerne pas que la communauté juive, toute la communauté nationale est bouleversée et est à vos côtés. Croyez-le, soyez-en certains. Et demain dans toutes les écoles de France, on aura une minute de silence à la mémoire des enfants de cette école. Ce sont nos enfants, ce ne sont pas simplement vos enfants, ce sont les nôtres. Et sur le territoire de la République, on n'assassine pas des enfants comme ça sans avoir à en rendre compte.
Et (que) celui qui a fait ça sache que tout, absolument tout, sera mis en oeuvre pour le retrouver et pour qu'il ait à rendre des comptes.
Je vous remercie et je vous dis combien j'aurais préféré venir ici, Monsieur le maire, à Toulouse dans d'autres circonstances. Ce sont des images que l'on avait vues dans d'autres pays et qu'on n'avait jamais vues dans le nôtre. On n'a pas d'autre choix que d'affronter. Affronter, résister. Je vous remercie."