Les foules de piétons ont des comportements analysables, donc prévisibles et modifiables.
Toulouse : le comportement des piétons
Les foules de piétons ont des comportements analysables, donc prévisibles et modifiables.
L'organisation du cheminement des piétons dans les lieux publics pourrait permettre de gagner jusqu'à 20% d'efficacité, ou encore de gérer les mouvements de foule, concluent des chercheurs du CNRS dans une étude publiée en ligne par la revue PLoS Computational Biology.
"Nos travaux permettront de simuler la circulation et les flux pour aider lesarchitectes et les urbanistes à concevoir l'espace, ou encore les services de sécurité et les pompiers à prévoir des solutions pour éviter un accident lors d'une manifestation", a déclaré Guy Theraulaz, chercheur du CNRS à l'Université Toulouse III-Paul Sabatier.
Dans les foules, des files se forment
Dans leur étude, les chercheurs font remarquer que, dans une foule de piétons, des files se forment naturellement quand deux groupes se déplacent en sens opposé dans une rue ou un couloir de métro.
Mais cet ordonnancement est assez vite perturbé en raison des différences de vitesse de marche entre les individus d'une même file: les plus rapides veulent alors dépasser les autres. "Cette perturbation locale de l'organisation collective s'amplifie, puis conduit les files à se scinder" et l'ensemble du trafic piétonnier se désorganise, notent les scientifiques.
"Le trafic piétonnier est en fait 20% plus efficace dans une foule homogène au sein de laquelle tous les piétons marchent à la même vitesse, que dans une foule très hétérogène", ont-ils constaté.
"On a désormais un modèle, validé, pour reproduire des choses qu'on ne voyait pas, comme les instabilités de flux" lors des déplacements, souligne M. Theraulaz.
Applications pratiques
Ces travaux pourraient être utiles aux architectes pour déterminer "quels sont les endroits où les personnes vont s'agglomérer dans un bâtiment, ou comment ils peuvent favoriser la dispersion dans certains lieux en améliorant le confort de marche", a-t-il noté.
Les municipalités et les services de sécurité pourraient de leur côté les utiliser afin de "déterminer les densités critiques à ne pas dépasser pour éviter des mouvements de foule incontrôlés" dans le cas de manifestations, et gérer ainsi le nombre de personnes autorisées sur les lieux de rassemblement.
Une étude menée à Toulouse
Cette étude a été menée entre autres par des équipes du CNRS et de l'Insa à l'Université Toulouse III-Paul Sabatier, des chercheurs de l'Université Toulouse 1 Capitole et de l'Université Toulouse II-Le Mirail, spécialisés en mathématiques, physique, étude du comportements et informatique.