Toulouse: le ministère autorise les licenciements au SAV de Carrefour
Toulouse : licenciements autorisés chez Carrefour
Toulouse: le ministère autorise les licenciements au SAV de Carrefour
Le ministère du Travail vient d'autoriser le licenciement des 11 salariés protégés du dernier service après-vente (SAV) de Carrefour, estimant contre l'avis de l'inspection du travail qu'un motif économique pouvait justifier la fermeture.
Les onze représentants du personnel (10 CFDT et 1 CFTC), protégés à ce titre, "ont l'intention d'engager un recours devant le tribunal administratif, car le motif économique des licenciements n'est pas démontré", a déclaré François Chicano, délégué syndical CFDT.
"Il est aberrant, complètement disproportionné que le ministère ait décidé le 19 avril à trois jours de l'élection présidentielle de justifier la fermeture d'un petit service d'une quarantaine de personnes par la baisse des bénéfices totaux du groupe Carrefour", estime M. Chicano.
"La dégradation de la situation économique du groupe Carrefour, caractérisée par une forte baisse de ses bénéfices (1,2 milliard d'euros en 2008, 327 millions en 2009) et par des pertes de parts de marché, peut justifier la fermeture..." indique la lettre du ministère. Ce bénéfice, s'indigne M. Chicano, a pourtant rebondi de 11% en 2010.
Depuis juillet 2011
La direction a fermé le service le 1er juillet 2011 malgré plusieurs jours d'occupation du site de Portet-sur-Garonne, près de Toulouse, point final de l'externalisation sur plusieurs années de ses huit services après-vente, qui avaient totalisé jusqu'à 800 salariés, dont 60 à Toulouse.
Elle a justifié cette décision par une forte baisse d'activité, attribuée à la fiabilité accrue des produits et au renouvellement plus rapide des équipements.
Sur les 22 derniers salariés, dix ont été licenciés et un reclassé en août 2001. "La plupart ont saisi ou vont saisir les prud'hommes" indique M. Chicano. Quant aux salariés protégés, dont le licenciement est toujours soumis à autorisation de l'inspection du travail, ils avaient eu gain de cause devant l'inspecteur en novembre 2011. Celui-ci avait estimé que "les choix de gestion (...) n'avaient pas été justifiés par des difficultés économiques au moment où ils avaient été pris".
Le ministère se positionne pour Carrefour
Saisi par Carrefour, le ministère du Travail a non seulement accepté le motif
économique, mais relève que les salariés licenciés ont refusé 33 propositions de
reclassement. De son côté, le délégué syndical souligne qu'"aucune proposition
ne correspondait à leur qualification de technicien. C'était des postes de sécurité,
d'accueil ou de caisse".