Les habitants de Bagatelle et de La Faourette voudraient bien que l'on cesse de stigmatiser leur quartier
Toulouse : en prison après les tirs
Tensions à Toulouse : la première condamnation à de la prison ferme a été prononcée lundi
Le quartier sensible du Mirail à Toulouse a connu entre lundi et mardi sa première nuit calme après plusieurs jours de tensions entre jeunes de cités rivales, ont indiqué les autorités.
"Ici, ce n'est pas Chicago, estiment les habitants (voir vidéo).
"La nuit a été calme", ont dit le procureur Michel Valet et la secrétaire générale de la préfecture, Françoise Souliman. Il faut y voir la conjugaison de plusieurs facteurs, à commencer par le déploiement d'importantes forces de police et la réponse apportée par la justice aux incidents récents, ont-ils dit.
Un jeune a quand même été interpellé lundi soir pour avoir menacé les policiers. L'imam de La Faourette a appelé à une marche d'apaisement mardi en fin d'après-midi.
La vigilance reste de mise, selon le procureur et la secrétaire générale de la préfecture: le dispositif policier instauré depuis samedi restera en place jusqu'à la fin de la semaine, a indiqué Mme Souliman.
Environ 150 policiers et CRS ont été déployés dans les cités de Bagatelle et de La Faourette, qui font partie du grand ensemble de tours du Mirail. Bagatelle a été depuis jeudi soir le théâtre de tirs d'armes à feu et de violences qui ont fait au moins trois blessés. Les autorités assurent que les incidents dans ce quartier, qui a connu de dures émeutes en 1998 et 2005, n'ont rien à voir avec une protestation sociale ou une guerre entre bandes se disputant les trafics qui ne manquent pas.
Ces incidents sont le fait de quelques jeunes de 20 à 25 ans qui, chaleur et désoeuvrement estival aidant, règlent de vieilles embrouilles, non plus au poing comme avant, mais à l'arme à feu, disent les autorités.
Un jeune a été écroué dimanche. Il est soupçonné d'en avoir grièvement blessé un autre en lui tirant dessus jeudi soir. C'est cet acte qui a avivé les tensions. Un autre jeune a été condamné lundi à huit mois de prison ferme pour avoir résisté aux policiers au cours d'une interpellation musclée. La police recherche toujours activement les auteurs de coups de feu entendus depuis jeudi, notamment un individu qui aurait fait usage d'une arme automatique, a-t-on appris de sources proches de l'enquête.