Quatre ourses des Pyrénées entrent au Muséum d'histoire naturelle de Toulouse
Quatre ourses mortes ces dernières années dans les Pyrénées, victimes d'accidents ou de chasseurs, entrent au Muséum d'Histoire naturelle de Toulouse où elles compléteront une collection exceptionnelle d'ursidés, a annoncé le conservateur, Pierre Dalous.
Les dépouilles de Melba, Cannelle, Palouma et Franska, jusqu'alors conservées, congelées, à l'Ecole nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT), seront remises ces prochaines semaines au Muséum. Les squelettes finiront dans les salles d'exposition ou dans les réserves.
Melba, une ourse slovène, doit être confiée au Muséum dès vendredi. Elle sera suivie par Cannelle, le spécimen le plus intéressant en tant que dernière femelle de souche pyrénéenne pure du versant français des Pyrénées.
Le muséum possède déjà dans ses collections Papillon, dernier mâle pyrénéen de souche pure, mort de vieillesse en 2004 et dont le squelette sera prochainement monté pour être exposé.
Deux accidentées, deux abattues
Parmi les ourses qui vont rejoindre le Muséum, deux sont mortes accidentellement - Palouma en 2006 lors d'une chute dans les Hautes-Pyrénées et Franska, victime d'un accident avec une voiture en 2007 dans ce même département.
Les deux autres ont été tuées par des chasseurs: Melba en 1997 en Haute-Garonne et Cannelle en 2004 dans la vallée d'Aspe (Pyrénées-Atlantiques). Cette dernière est la seule dont la dépouille pourrait éventuellement permettre une naturalisation, si le poil de sa fourrure se révèle en assez bon état, a précisé Pierre Dalous.
Le muséum dispose déjà de 2 squelettes et de crânes d'ours des Pyrénées (Ursus arctos pyrenaicus), ainsi que des restes de quelque 60 ours des cavernes (Ursus spelaeus).
Ceux qui restent
Les Pyrénées abritent actuellement une vingtaine de plantigrades, dont 8 ours slovènes - six femelles et deux mâles - lâchés à partir de 1996 dans le massif.
Le gouvernement a renoncé à lâcher une nouvelle ourse cette année malgré ses engagements antérieurs pour remplacer Franska, expliquant ne pas vouloir pénaliser les éleveurs touchés par la sécheresse du printemps, qui s'opposent violemment à la présence des ours.