Une nouvelle gouvernance chez Airbus

Le parcours des dirigeants du groupe Airbus-EADS

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La nouvelle gouvernance Airbus-EADS

Louis Gallois a passé le relais à l'allemand Tom Enders à la tête du géant européen de l'aéronautique et de la défense EADS. Tom Enders laisse sa place de PDG d'Airbus à Fabrice Brégier.

Louis Gallois a passé le relais à l'allemand Tom Enders à la tête du géant européen de l'aéronautique et de la défense EADS. Tom Enders laisse sa place de PDG d'Airbus à Fabrice Brégier.

Un conseil d'administration s'est tenu à Amsterdam pour entériner la nouvelle direction. Cette réunion clé a été marquée par l'absence d'Arnaud Lagardère, un actionnaire clé qui détient 22,35% des parts du capital d'EADS.

Très applaudi, Louis Gallois, haut-fonctionnaire et grand patron qui a fait la plus grande partie de sa carrière dans l'aéronautique, a remercié l'équipe dirigeante et le personnel de ce groupe de 133 000 personnes avant de répondre une dernière fois aux questions des actionnaires réunis à Amsterdam.

Dans le groupe aéronautique, les dirigeants montent d'un cran.

 

 

Le parcours de Tom Enders

Cet allemand a réalisé un parcours brillant dans l'aéronautique allemande avant d'acquérir le respect général en France en cinq ans à la tête d'Airbus.

Quand il arrive à Toulouse, quartier général d'Airbus, en 2007, cet ancien officier de réserve, parachutiste passionné et pilote d'hélicoptère, n'a pas un profil de francophile. Pourtant grâce à son expérience dans la branche aéronautique du groupe Dasa dans les années 1990, il prend la tête de la division défense du groupe d'intérêts français, allemand et espagnol lors de la création d'EADS (European Aeronautic Defence and Space Company) en 2000. Il devient coprésident d'EADS en 2006, ce qui ne l'empêche pas de dénoncer la présence de l'Etat français au capital du groupe, une aberration aux yeux des industriels allemands.
Quand, un an plus tard, Berlin et Paris décident de supprimer la double direction d'un groupe déchiré par les rivalités nationales, Tom Enders accepte à la surprise générale de laisser Louis Gallois seul aux commandes et de prendre la direction d'Airbus.
A Toulouse, Tom Enders, homme de consensus, a réussi à remettre en piste le programme du superjumbo A380, qui accumulait des retards dont Français et Allemands se rejetaient la responsabilité.
Il n'a pas reculé devant l'épreuve de force pour obliger les gouvernements à mettre des rallonges financières pour boucler en 2010 le financement de l'avion de transport militaire A400M, dont les coûts avaient explosé.

Le Tom Enders qui prend la relève de Louis Gallois ne parle toujours pas français, mais veut recentrer sur Toulouse les fonctions dirigeantes du groupe, actuellement éclatées entre Paris et Munich, ce qui a fait grincer des dents en Allemagne.
"Je suis parfois vu en France comme celui qui a tout donné aux Allemands, Tom Enders est vu en Allemagne comme celui qui a tout donné aux Français", résume Louis Gallois dans une interview au magazine Challenges. Cet homme qui a d'abord évolué dans le monde politique allemand souhaite "prendre le temps d'écouter avant de dire ce qu'il compte faire, fin septembre-début octobre".

 

 

Le parcours de Louis Gallois

Le président exécutif sortant affiche un bilan solide et pacifié. "EADS est un miracle, déclare-t-il. La meilleure preuve, c'est que ce groupe est resté le seul exemple d'intégration industrielle européenne. Qui aurait pensé qu'on arriverait à créer, à partir de quatre entreprises de taille moyenne purement nationales, un champion mondial intégré qui, en termes de produits, de performances et de chiffre d'affaires, défie Boeing".

Ce dirigeant quitte EADS sans prime et veut montrer l'exemple en vivant plutôt modestement.

Passé par l'ENA en 1970, directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement au ministère de la recherche et de l'industrie, de l'économie puis de la défense, son expérience de dirigeant dans l'aéronautique débute en 1992 chez Aerospaciale jusqu'en 1996. Son histoire se poursuit à la présidence de la SNCF pour plusieurs années. Entre temps, il rejoint le conseil d'administration d'EADS en 2000, dans le groupe tout juste créé. Six ans plus tard, Noël Forgeard évincé, il assume avec une grande diplomatie la co-présidence du groupe en tandem avec l'allemand Tom Enders et ramène un esprit pacifié au sein d'EADS. En 2007, un accord Sarkozy-Merkel met fin à la structure de double direction sous prétexte d'équilibre franco-allemand. Louis Gallois prend les commandes.

L'ancien patron de la SNCF et d'EADS devient administrateur du FSI (Fonds stratégique d'investissement). Cette structure initiée par les pouvoirs publics répond aux besoins en fonds propres d’entreprises porteuses de croissance et de compétitivité pour l’économie française.

 

 

Le parcours de Fabrice Brégier

On le décrit comme capitaine d'industrie. Il devient aujourd'hui le patron d'Airbus. Depuis 2006, appelé par Louis Gallois pour palier à la crise politique et industrielle, il était le numéro deux d'Airbus.

Ce polytechnicien, ingénieur en chef des mines, démarre sa carrière dans l'industrie nucléaire. Célébré par ses pairs pour ses connaissances techniques, il résoud des problèmes complexes sur les programmes aéronautiques. Ainsi le calendrier du programme de l'A350 se maintient. Cet ancien patron d'Eurocopter en 2003, était à la tête des missiles Matra auparavant et avait fait plusieurs passages dans les cabinets ministériels dans les années 1990.

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