Dernier jour. Le plus délicat ! Heureux hasard… J’aurais appréhendé les autres étapes sinon.
Ce jour là, j’ai droit à tout, le vertige, un vrai sommet pentu, avec des pentes raides à droite, à gauche, une ligne de crêtes vraiment pas épaisse sur laquelle je progresse sans un regard pour le paysage, les yeux vissés sur les crampons du guide, pour ne pas plonger dans la panique du vide. C’est nouveau pour moi de chausser les crampons pour la glace, la corde pour s’assurer…et se rassurer…un peu. Tout en haut du Pic d’Orhy, le dernier point culminant de leur grande traversée, un petit homme nous attend…Un Basque d’un certain âge venu saluer l’exploit. Quel plaisir pour eux, cet hommage, et pour moi la promesse d’une délivrance proche ! De la terre ferme dans quelques heures.
Des heures et des heures plus tard, de ski sur herbe, sur neige, de marche à pied, chaussures de ski aux pieds qui n’en sont plus, skis accrochés au sac, sacs au dos qui pèsent un âne mort, dos qui crie grâce…
Terre ! Terre ! ou plutôt forêt ! Jamais pays basque m’aura paru aussi désirable. La forêt d’Iraty et ses merveilleux hêtres nous tend ses bras. Les Audoubert nous accueillent au détour d’un chemin.
Du cayolar d’Ardané retour sur les crètes pour un parcour original sur le fil de la crête frontière. Gaztarrigagna (1732m), Betzulagagna (1732m), port de Larrau (1576m) au Pic d’Ohry 2017m et redescente jusqu’à la forêt d’Iraty (1327m) |