Inquiétude des élus gersois sur l'avenir de la ligne SNCF Toulouse-Auch

Après la remise jeudi au Premier ministre du rapport Spinetta sur l'avenir du transport ferroviaire, qui préconise l'abandon de nombreuses petites lignes de train en France, les élus du Gers appellent à la mobilisation pour défendre la ligne de train Auch-Toulouse

La ligne TER entre Toulouse et Auch, empruntée chaque jour par 10.000 voyageurs, menacée de fermeture ? C'est en tous cas la lecture que font du rapport Spinetta sur l'avenir du transport ferroviaire les élus gersois. Ils montent donc au front pour demander son maintien. 

« Nous en appelons à la mobilisation de tous les élus du Gers et de la région Occitanie pour défendre la ligne Auch-Toulouse dont l’intérêt socio-économique pour notre territoire n’est plus à démontrer. Non seulement cette ligne indispensable à de nombreux usagers doit être maintenue, mais elle doit aussi être renforcée pour répondre aux besoins de demain", écrivent dans un communiqué commun le maire d'Auch Christian Laprébende, le président de l’agglomération Grand Auch Coeur de Gascogne Roger Tramont, le président du conseil départemental du Gers Philippe Martin, la députée du Gers Gisèle Biémouret, et le sénateur du Gers Franck Montaugé, après la remise au Premier ministre du rapport Spinetta.

"Conscients que les déplacements domicile-travail et domicile-études génèrent de la congestion aux abords des agglomérations, les citoyens attendent une augmentation de l’offre de transport ferroviaire qui constituera une alternative propre à la voiture", expliquent ces élus gersois. Lesquels insistent sur le nécessaire désenclavement de leur territoire rural : "la mobilité et le lien avec la métropole toulousaine sont indispensables en termes d’aménagement du territoire, d’enjeu démographique et de développement économique", argumentent-t-ils.

"Après tous les efforts déployés par la Région et les collectivités pour sauver cette ligne et moderniser le pôle multimodal d’Auch, la fermeture de la ligne Auch-Toulouse n’est tout simplement pas concevable", concluent-t-ils.

Mardi, le Premier ministre Edouard Philippe avait  tenté de calmer les inquiétudes sur de possibles fermetures de petites lignes ferroviaires en France, en assurant que la décision dépendrait des échanges avec les régions et la SNCF.

"L'avenir de ces petites lignes, ça n'est pas le gouvernement qui peut le déterminer. C'est probablement le gouvernement qui est le moins bien placé pour le déterminer", avait fait valoir le Premier ministre lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

Leur avenir "dépendra de discussions qui auront lieu avec les régions, dont c'est une partie de la responsabilité, avec l'entreprise, dans le cadre des schémas d'aménagement qui sont prévus par la loi", avait-t-il insisté. Quant à d'éventuelles décisions de fermer certaines lignes, "ce serait absurde
de le dire maintenant et d'aussi haut si j'ose dire, d'aussi loin du terrain", avait-t-il encore affirmé.

Sans préconiser explicitement de fermetures de lignes, le rapport Spinetta remis jeudi au Premier ministre propose un audit des "petites lignes", qui mobilisent 16% des moyens consacrés au ferroviaire et transportent seulement 2% des voyageurs. Matignon avait déjà affirmé qu'"aucune décision ne (serait) engagée sans discussion étroite avec les régions et les territoires" et assuré du respect des "engagements pris dans les contrats de plan État-région (CPER)".

"L'important, c'est de vérifier ligne par ligne quelle est la bonne façon d'assurer la mobilité. Et je ne doute pas qu'y compris sur les petites lignes, il faudra conserver du transport ferroviaire, bien entendu", avait déclaré Edouard Philippe. "Peut-être sur d'autres, les régions, dans le cadre de leur politique d'aménagement, pourront-elles par un choix raisonné, discuter d'avoir recours à d'autres formes de mobilité", avait-t-il ajouté, en allusion aux autocars souvent évoqués pour remplacer les lignes à faible trafic.

De nombreux élus locaux, mais aussi la principale association d'usagers des transports, la Fnaut, ou encore des écologistes, ont exprimé leur inquiétude après la remise en cause de petites lignes ferroviaires par le rapport Spinetta, en réclamant leur maintien.

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