Inquiétudes à Sète, Sofiprotéol redoute de devoir fermer de nouvelles usines

Le groupe français d'oléagineux Sofiprotéol, premier producteur européen de biodiesel, devra fermer des usines supplémentaires en France, si l'Union européenne donne un nouveau tour de vis aux agrocarburants de première génération, a averti lundi son directeur général. Celle de Sète est concernée.

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Le port de Sète dans l'Hérault accueille une usine de production de diester du groupe Sofiproteol. L'unité a démarré en 2006 et produit 200.000 t/an d'EMHV issus de colza.
L'unité sétoise fait partie des 4 sites menacés, en France, si Sofiprotéol devait encore réduire sa production.

2 unités vont fermer fin 2013, celle du Nord et celle de l'Oise

Sofiprotéol a annoncé, vendredi, la fermeture de 2 usines en France, inaugurées il y a quelques années à peine, afin de s'adapter à la réduction de 10 à 7% de l'objectif hexagonal d'incorporation en 2020, de ces biocarburants dans l'essence et le diesel routiers.

"Si ce taux devait encore baisser, ce qu'évidemment nous contestons, effectivement, il faudrait encore aligner le parc industriel", a déclaré à l'AFP son directeur général, Jean-Philippe Puig.
"En termes de capacités, cela dépendrait du niveau choisi, mais cela serait plutôt deux unités qu'une", en plus des deux déjà visées, a-t-il dit. Sofiprotéol compte actuellement sept usines de biodiesel en France.

Les biocarburants -ou agrocarburants- de première génération font actuellement l'objet d'une importante bataille à Bruxelles

Leurs opposants, qui veulent ramener l'objectif à 5%, font valoir que ces carburants obtenus à partir de ressources agricoles (betterave, colza, céréales, etc.) contribuent indirectement à la déforestation et à la flambée des prix alimentaires, annulant de fait leurs avantages en termes d'émissions de CO2 par rapport aux carburants fossiles.

Les producteurs, qui dénoncent une surestimation de ce facteur indirect dit "Casi" (changement d'affectation des sols indirects), tentent de limiter le tour de vis.
Pour compenser, Bruxelles veut accélérer l'émergence des biocarburants dits de deuxième génération, qui n'utilisent pas de ressources comestibles: bois, paille, etc.
"Mais comment voulez vous justifier les investissements encore plus lourds dans les agrocarburants de deuxième génération sachant que pour la première, on a été obligés de fermer des unités ouvertes il y a peu?", a fait valoir M. Puig.
D'importantes dépenses de recherche et développement sur plusieurs années sont en outre nécessaires pour rendre ces nouveaux carburants compétitifs, soulignent les industriels.

2 fermetures supplémentaires pourraient être décidées pour 2014

La décision finale de Bruxelles devrait intervenir avant la fin de l'année. Sofiprotéol a annoncé vendredi la fermeture fin 2013 du site de production de biodiesel de Cappelle-la-Grande (Nord) près de Dunkerque, inauguré en 2006. Sur le site de Venette (Oise), près de Compiège, une usine de trituration -pressage du colza et du tournesol- va être fermée et l'usine de biodiesel sera convertie aux graisses animales et huiles usagées.

Le groupe, qui va supprimer 81 postes sans licenciement, ramène ainsi ses capacités de 2 millions de tonnes par an à 1,6 million de tonnes.
Les autres sites de biodiesel du groupe en France sont situés à Grand-Couronne (Seine-Maritime) près de Rouen, à Montoir (Loire-Atlantique) près de Saint-Nazaire, à Bassens (Gironde) près de Bordeaux, à Sète (Hérault) et au Mériot (Aube).
Un produit directement substituable au gazole
Le Diester, utilisé aujourd'hui, est produit principalement à partir d'huile de colza. La transformation de cette huile en diester s'obtient en la faisant réagir avec du méthanol en présence d'un catalyseur sodique. La réaction se produit à température modérée (50 °C environ).

1 tonne d'HUILE + 100 kg de méthanol => 1 tonne de DIESTER + 100 kg de glycérine

Dans le procédé industriel, la réaction se fait sur une huile pré-raffinée. Après décantation du glycérol, le Diester est lavé, puis passé sur résine.
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