Sur la scène du festival Jazz in Marciac (Gers), où des milliers de fans sont venus l'applaudir vendredi soir, Kyle Eastwood annonce, en français, son prochain morceau, dans un hommage à celui qui lui a donné son nom.
Ce plus français des Américains a choisi Marciac comme terre d'élection. C'était la troisième fois, vendredi soir, qu'il "faisait" le festival, après 2010 et 2012.
"C'est un super festival. C'est vraiment plus important et plus long que celui de Monterey", la ville californienne toute proche de la maison de papa Clint.
Malgré l'ombre de son père
Certains doivent se faire un nom. Lui s'est fait un prénom: Kyle, le fils contrebassiste du cinéaste américain Clint Eastwood, réussit à briller dans le monde du jazz malgré l'ombre de son père, qui peut être "importante parfois", reconnaît-il.
Certains ont une idée préconçue de qui vous êtes, avant même de pouvoir se faire leur idée. J'espère que, écoutant ma musique, ils me jugeront là-dessus".
Kyle ne partage pas avec Clint le soutien à Donald Trump
Et, même s'il s'émancipe en faisant de la musique "depuis pas mal de temps maintenant", la présence du père peut se rappeler à lui tel un boomerang.
Comme lors de cette récente déclaration où Clint Eastwood, l'un des rares républicains déclarés à Hollywood, apporte un soutien à peine voilé au tonitruant candidat républicain Donald Trump, dénonçant au passage l'actuelle génération "de mauviettes".
"Nous avons beaucoup en commun mais surtout pas la politique", tranche Kyle. "Je ne suis absolument pas un partisan de Trump. Je ne suis pas non plus un grand fan de (la candidate démocrate Hillary) Clinton mais je la préférerais sans aucun doute à Trump".
Le plus francophile des Américains
Kyle n'en oublie pas sa propre carrière de jazzman, dorénavant bien reconnue. Il parcourt les scènes du monde et en particulier en Europe, à tel point qu'il a fait de Paris sa "base".
"Il y a beaucoup de grands musiciens en France", dit-il. Daft Punk compte parmi ses groupes favoris. Il dit avoir beaucoup écouté Serge Gainsbourg et "Metropolitain", le troisième de ses sept albums, a été enregistré notamment avec le batteur français Manu Katché et le pianiste Éric Legnini.