Au premier jour de son procès devant la Cour d’assises spéciales à Paris, le frère ainé de Mohamed Merah est apparu, calme, patient avant son premier interrogatoire mardi.
C’est mardi matin que le président de la Cour d’assises de Paris, qui juge depuis lundi les complices de Mohamed Merah, procédera au premier interrogatoire d’Abdelkader Merah : des questions axées principalement sur son CV, son passé. Pour les faits à proprement parlé, il faudra encore attendre quelques jours.
Chemise blanche, cheveux longs
Lundi, on a cependant entendu pour la première fois le son de la voix du principal accusé dans ce procès. Et découvert son visage.Je m’appelle Abdelkader Merah, je suis peintre en bâtiment, a-t-il répondu d’une voix faible au président qui vérifiait l’identité des accusés. J’habite à Auterive. Je suis actuellement en détention à Fleury-Mérogis.
L’homme est apparu vêtu d’une chemise blanche. Il porte une importante barbe noire et des cheveux longs, attachés derrière la tête.
Tout au long de cette première journée d'audience, notamment l’après-midi consacrée à l’interrogatoire de l’autre accusé Fettah Malki, il est resté calme, attendant son tour.
Va-t-il rester dans la provocation ?
Les jours qui viennent vont être déterminants : Abdelkader Merah va-t-il collaborer avec la justice pour faire la lumière sur son implication dans la radicalisation de son frère Mohamed et dans le soutien logistique qu’il aurait pu lui apporter pour ses crimes ou bien jouera-t-il les provocateurs, comme il l’a fait pendant l’instruction ?"Je suis fier de la façon dont mon frère est mort, avait-il dit devant les juges d’instruction. Il est mort en combattant". Une provocation qui avait fait scandale à l’époque.
Les premiers indices du premier jour montrent plutôt que, conseillé par son avocat Maître Dupont-Moretti, Abdelkader Merah va montrer un visage assagi. Tout faire pour ne pas apparaître comme un fanatique religieux, celui qui aurait inspirer voire commandé les actes de son frère, comme l'avait présenté son autre frère Abdelghani.
Ce lundi 2 octobre, Abdelkader Merah a déjà reçu le soutien de sa mère. Zoulikha Aziri, présente aux débuts des débats, a dit de nouveau devant la presse qu’elle condamnait les actes de son fils Mohamed mais qu’Abdelkader était innocent.