C'est une histoire comme aime à les raconter Zocato que nous rappelle la page taurine d'ABC cette semaine. Manili, le tigre de Cantillana, celui que beaucoup de critiques taurins trouvaient "laid" et "sans avenir" en est le héros.
¡Que viene Manili ! On veut Manili! C'était le cri de guerre de Madrid à la fin des années 80. En 1988, ce matador connu sous le nom de Tigre de Cantillana a finalement ouvert la Grande Porte lors la feria de San Isidro grâce à ses faenas aux toros "Choricero" et "Londrito" de Miura. Manuel Ruiz « Manili » se souvient :« C'était des faenas tout en puissance. Que personne n'aille s'imaginer qu'on peut faire des joliesses devant un toro de Miura et s'en sortir haut la main sans effort. Il faut toréer, il faut s'imposer. Ce 17 mai 1988, c'est ce que j'ai fait. Et c'est depuis que les gens ont scandé la fameuse phrase « On veut Manili ». Deux sorties en triomphe lors de cette feria et Manili s'impose en triomphateur de Madrid.Moitié moitié avec son manager
Le journal ABC le rapporte dans son édition du 22 Août: "Voilà l'affaire : il se trouve que, la veille, Manili avait gagné à la loterie. - un dixième apparemment acheté à 50 / 50 avec son apoderado, Victoriano Valencia. Ce qui lui faisait, net, environ deux millions de pesetas (19 500 euros aujourd'hui). Pas de quoi partir à la retraite, certes, mais pareille somme ne fait jamais de mal. Quoi qu'il en soit, le consciencieux tigre de Cantillana est entré ce jour-là en piste avec la ferme intention de gagner beaucoup plus d'argent là où il avait décidé d'en gagner : devant les toros. Il était comme ça ... Même quand il avait gagné à la loterie. "
Cet après-midi là, pour la corrida de la Virgen de los Reyes, alors qu'il savait qu'il avait gagné avec un simple billet de loterie plus du double que son cachet de torero, Manili a estoqué une corrida difficile du marquis de Ruchena. Et il a donné la seule vuelta al ruedo de la soirée avec le troisième, tué d'une belle estocade, et a été ovationné après la faena au sixième. À l'affiche avec lui, Manolo Cortés, silence et applaudissements, et Jaime Gonzalez "Puno", silence et applaudissements.
Le Tigre de Cantillana, comme l'avait surnommé le défunt Vicente Zabala, n'a jamais cessé de se battre en piste, et toujours en affrontant les pires toros. Toujours entre le sang et le triomphe.