Le docteur García Padros qui a donné les premiers soins à Juan Leal dans les arènes de Madrid l'a déclaré : "je ne comprends pas comment cet homme a réussi à reprendre le combat et à regagner l'infirmerie en marchant, tout autre que lui aurait été incapable de rester debout".
Le torero français avait reçu en effet un coup de corne de trajectoire ascendante de 25 centimètres dans la fesse alors qu'il toréait "au plus près" le troisième toro de Pedraza de Yeltes.
C'est d'abord ce courage invraisemblable et cette capacité à resister à la douleur qui ont suscité l'enthousiasme des spectateurs et l'admiration des professionnels.
Mais au delà de l'héroïsme, on retiendra aussi et surtout l'implacable volonté de de Juan Leal.
Son idée si personnelle de la tauromachie lui a valu de vives critiques de la part des mêmes sans doute qui, au siècle dernier, trouvaient que Paco Ojeda "exagérait" en se plaçant si près des cornes et que Sébastien Castella n'arriverait à rien à dorce "d'étouffer systématiquement" la charge des toros.
Juan Leal a un style. Et des idées très arrêtées sur l'endroit où il convient de se placer pour créer l'émotion et donner les passes les plus longues et les plus profondes possibles. Le 25 mai dernier à Madrid, celui lui valu de vives douleurs.
Il espère - on espère - qu'il aura l'occasion de l'exposer à nouveau le 7 juin prochain à Nîmes…