Simon Cohen a écrit au garde des Sceaux. L'avocat toulousain demande un procès à Toulouse ou à Montauban pour les complices de Mohamed Merah. Le frère du "tueur au scooter", Abdelkader Merah et un autre complice présumé, Fettah Malki pourraient être renvoyés devant la cour d'assises spéciale.
Simon Cohen a écrit une lettre ouverte au garde des Sceaux. L'avocat toulousain demande que le procès des complices de Mohamed Merah se tienne à Toulouse ou à Montauban.
Dans cette lettre adressée au "garde des Sceaux et à ceux qui nous gouvernent", Simon Cohen explique que la cour d'assises spéciale qui siège à Paris doit se déplacer à Toulouse ou à Montauban.
"Il faut que ceux qui seront mis en accusation pour les tueries de Montauban et Toulouse comparaissent à Toulouse, ou à Montauban, là où les plaies sont vives, là où le sang n'a pas séché, là où on a vécu l'effroi, là où on a souffert la mort", écrit Me Simon Cohen
Simon Cohen est l'avocat de deux familles de victimes de Mohamed Merad : il défend l'épouse de Jonathan Sandler et le père de Myriam Monsonego assassinés le 19 Mars 2012 dans une école juive de Toulouse.
Dans sa lettre il explique : "Il faut épargner aux témoins, aux parties civiles, aux victimes, le chemin de Paris, où ils iraient comme on va à Canossa"
Cet appel intervient près de deux semaines après les réquisitions du parquet de Paris, qui a demandé le renvoi aux assises spéciales du frère de Mohamed Merah, Abdelkader Merah, pour complicité d'assassinats, et d'un autre complice présumé, Fettah Malki, soupçonné d'avoir fourni un pistolet mitrailleur et un gilet pare-balles au tueur.
Il appartient désormais aux juges d'instruction de décider d'un renvoi ou non devant la cour d'assises spécialement composée de magistrats professionnels.
Simon Cohen demande la tenue d'une "audience foraine" dans le Sud-Ouest. "Le fait que ce soit la cour d'assises spéciale (une juridiction parisienne) qui juge, cela ne me dérange pas, mais il faut qu'elle se déplace"
Dénonçant la "centralisation concentrée", Maître Cohen demande aussi la création de parquets antiterroristes régionaux et critique l'indemnisation des victimes, qui, en cas de contentieux, doivent aller plaider leurs cause à Créteil, près de Paris.
Entre les 11 et le 19 mars 2012, Mohamed Merah a tué sept personnes au nom du jihad à Toulouse et Montauban: trois militaires, ainsi qu'un professeur et trois jeunes élèves d'une école juive.
Onze jours avant d'être tué par la police, Mohamed Merah avait tué le 11 mars à Toulouse le militaire Imad Ibn-Ziaten, puis, le 15, deux parachutistes de Montauban, Abel Chennouf et Mohamed Legouad.
Le 19, il assassinait dans une école juive de Toulouse, Jonathan Sandler, ses fils Arié et Gabriel, ainsi que Myriam Monsonego.