L'effondrement des prix de la viande bovine et porcine et du lait pousse la profession agricole à s'interroger sur son avenir dans des marchés de plus en plus concurrentiels, avec pour certains une certitude: le salut viendra de la montée en qualité.
L'adaptation au "manger toujours moins cher""L'agriculture s'est adaptée depuis trois générations à la demande du consommateur qui était de manger toujours moins cher, et donc pour nous de produire à bas coût en intensifiant nos systèmes. On est allé trop loin dans nos systèmes de production", constate le directeur général des Jeunes Agriculteurs, Florent Dornier.
Mais face à l'effondrement actuel des prix, M. Dornier estime qu'il faut "recréer de la valeur ajoutée aux produits: l'agriculture française ne peut pas concurrencer la Chine ou le Brésil", et insiste donc sur la "traçabilité made in France" qui rassure les consommateurs.
L'origine France ne suffit pas
Pour Christophe Lopez, spécialiste de l'agroalimentaire pour le cabinet de conseils Weave, "l'origine France ne suffit pas si c'est produit en France mais que c'est exactement le même produit que celui produit en Espagne, juste payé 25% plus cher".
La seule façon de s'en sortir compte tenu de notre modèle social c'est de "produire des éléments à valeur ajoutée dans lesquels la masse salariale soit comprise", et pour cela faire du haut de gamme un standard, comme les Allemands ont réussi
à le faire dans l'automobile, assure-t-il.
Passer toute la production française en produits bio ou labellisés ne semble pas réaliste
"Le bio et les filières AOC sont évidemment des filières très importantes pour la France mais (...) aujourd'hui la consommation de ces produits, bio compris,c'est entre 15 et 17% de la consommation totale.
Qu'est ce qu'on fait du reste?"
Vidéo : en Aveyron, le reportage de France Montagne et Luc Tazelmati
Le salut viendra de la montée en qualité