Seconde cavale pour un islamiste déjà assigné à résidence en Aveyron et désormais en fuite depuis la Haute-Loire

Un militant islamiste algérien de 47 ans, condamné en France pour des faits de terrorisme, était assigné à résidence dans un hôtel de Brioude (Haute-Loire). L'homme s'est enfui ce week-end. Il avait déjà violé un arrêté similaire lors d'une précédente assignation à résidence à Millau.

Saïd Arif était assigné en résidence à Langeac puis à Brioude depuis octobre 2012, deux communes de Haute-Loire. C’est le fils du gérant de l’hôtel de Brioude où résidait l’homme qui a donné l’alerte dimanche, ne le voyant pas apparaître au petit déjeuner, a précisé le procureur. Il a emporté des affaires mais a laissé son téléphone portable. Une voiture garée dans le parking de l'hôtel a également disparu ce même jour.

En droit pénal, la résidence surveillée est une peine judiciaire, alternative à la prison, ordonnant à une personne de rester vivre dans le périmètre d'un territoire donné, lequel peut même se limiter à son domicile, et limitant strictement sa liberté de circulation : la personne est dite « assignée à résidence ». Il doit pointer à la gendarmerie plusieurs fois par jour.

Ce n'est pas la première fois que cet homme prend la fuite. L'an dernier, Saïd Arif alors assigné à résidence à Millau, avait déjà fuit vers l'étranger, et s'était réfugié en Suède où il aurait de la famille.

Un récidiviste qui fait l'objet d'une enquête pour apologie de crime terroriste


Arrêté en Syrie en 2003, l'homme est extradé vers la France. Contre lui, un mandat d'arrêt international, pour des actes de terrorisme perpétrés sur le sol français en 2002. L'homme, de nationalité algérienne, est mis en examen et écroué en 2004 pour «appartenance à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» par le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, dans le dossier des filières de recrutement de combattants en Tchétchénie. Il est jugé et condamné en 2007, à 5 ans de prison. Soupçonné d'avoir entraîné des camps djihadistes en Afghanistan et d'être notamment impliqué dans l'attentat avorté du Marché de Noël à Strasbourg en 2000, attentat du groupe islamiste de Francfort, dirigé par Mohammed Bensakhria, Saïd Arif avait également été poursuivi avec d'autres islamistes pour avoir projeté des attentats en France en 2001-2002, sur la Tour Eiffel notamment.

Saïd Arif, déserteur de l'armée algérienne ne peut être extradé vers son pays d'origine car il y est menacé. Après sa libération en décembre 2011, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait suspendu son expulsion en demandant à la France de ne pas le renvoyer vers l’Algérie. Saïd Arif est alors assigné à résidence à Millau où il viole son assignation en s'enfuyant. Mais il est retrouvé en Suède et extradé de nouveau vers la France où il est alors condamné à 6 mois de prison ferme. Saïd Arif était une nouvelle fois en résidence surveillée à Langeac puis à Brioude, depuis octobre 2012.

Dans différents médias, cet homme a vanté certaines pratiques islamistes et faisait donc l'objet d'une enquête pour apologie de crime terroriste. Ecoutez le reportage de nos confrères de la région Auvergne :


Le procureur a saisi le SRPJ de Clermont-Ferrand: «Le fait de violer un arrêté de cette nature (d’assignation à résidence, ndlr) est une infraction pénale passible de 3 ans emprisonnement», a rappelé M. Louvier, d’autant que Saïd Arif est récidiviste. Voir le reportage du 27 juin 2012 de l'équipe de France 3 Rodez :


Interrogé à dimanche à l’occasion d’une conférence de presse dans les Yvelines sur la sécurité routière, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a estimé que Saïd Arif «est incontestablement un individu dangereux».

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