Depuis l'assassinat de son fils par Mohamed Merah, en 2012, elle sillonne la France pour lutter contre la radicalisation des jeunes. Le "prix 2015 pour la prévention des conflits" de la Fondation Chirac, a été remis ce jeudi matin à Latifa Ibn Ziaten.
Latifa Ibn Ziaten a reçu jeudi matin le "Prix pour la prévention des conflits" organisé à Paris par la fondation Chirac au musée du quai Branly en présence du président de la république François Hollande, de plusieurs membres du gouvernement, de Bernadette Chirac et de l'ancien Premier ministre Alain Juppé.
La mère de Imad Ibn Ziaten, la première victime de Mohammed Merah en mars 2012, est ainsi distinguée pour son action de promotion du dialogue interreligieux et d’une culture de la paix à travers l’Association « Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et la paix ».
Elle en a profité pour demander l'aide des pouvoirs publics. "J'ai besoin d'aide pour passer ce message de paix et ce message de vivre-ensemble, d'aller vers l'autre", a-t-elle demandé au président de la République.
"On a un problème dans les écoles, il y a beaucoup de souffrances", mais aussi "dans les maisons d'arrêt des gens qui se convertissent à l'islam (...) on doit faire des règles". "C'est pas le prisonnier qui commande", a-t-elle dit. Il faut "ouvrir les ghettos fermés", a-t-elle ajouté, appelant à la "mixité".
"J'ai besoin d'aide et de soutien", a-t-elle insisté, émue. "Je compte sur vous, Monsieur le président, pour continuer mon combat. Si vous ne m'aidez pas, je perds mon courage", a-t-elle dit. "J'ai un bureau et deux salariés, et j'ai même pas de toilettes", a-t-elle ajouté. "Mon fils est mort debout et je reste debout à chaque fois que je témoigne", a-t-elle lancé dans une intervention vibrante.
François Hollande a ensuite pris la parole et lui assuré qu'elle aurait "le soutien nécessaire et indispensable de la République".
Son association intervient auprès des enfants, adolescents et jeunes adultes, de tous les milieux sociaux, notamment de détenus en milieu carcéral. Jamel Debbouze en est le parrain.
Ses objectifs sont :
- Œuvrer à la mise en place d’un authentique dialogue interreligieux.
- Prévenir les dérives sectaires et extrémistes, notamment dans certains quartiers où l’extrémisme est à l’œuvre depuis plusieurs années, et où la délinquance ne connaît plus de limites.
- Mettre sur pied une structure éducative laïque et républicaine, appuyée par une cellule d’écoute religieuse multiconfessionnelle chargée d’intervenir en milieu carcéral ainsi que dans les écoles.
- Promouvoir la laïcité et affirmer haut et fort qu’elle ne signifie pas le rejet de la religion, mais au contraire le droit de vivre sa foi, tout en ayant l’obligation de respecter celle des autres ainsi que les lois de la République.