5 districts départementaux demandent la révocation du comité directeur de la ligue régionale. La tension est telle entre les deux anciennes ligues (Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon) que les deux blocs ne se parlent plus.
La fusion des régions a des conséquences sur les instances sportives. En ordonnant la fusion entre Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, la loi a aussi imposé que les ligues régionales se marient pour coller aux nouvelles frontières administratives de la nouvelle grande région Occitanie.
Or, quelques mois plus tard, la Ligue régionale de Football d'Occitanie est au bord de l'implosion. Cinq des comités départementaux (les districts de la Haute-Garonne, de l'Hérault, de l'Aude, du Gard, de la Lozère et des Pyrénées-Orientales) qui la composent viennent de demander la convocation urgente d'une assemblée générale en vue de la révocation du comité directeur de la Ligue régionale.
Voici leur communiqué, publié le 16 mars :
Dans l’intérêt des clubs, les délégations des Districts (Aude, Gard-Lozère, Haute-Garonne, Hérault, Pyrénées-Orientales), en accord avec leurs présidents, ont décidé, conformément aux statuts, de demander la tenue d’une assemblée générale afin de révoquer le comité directeur actuel de la Ligue de Football d’Occitanie, et donner la possibilité à l’ensemble des clubs de s’exprimer.
Au moment de la fusion des deux ex-ligues régionales, il avait été décidé que le président de la Ligue Languedoc-Roussillon, Maurice Martin, prendrait la tête de la nouvelle entité, le président de la ligue Midi-Pyrénées, Michel Charrançon, devenant le numéro, président délégué. Leur liste commune avait été largement élue.
Maurice Martin a été emporté par une maladie fulgurante le 24 décembre dernier. Depuis, c'est Michel Charrançon qui fait l'intérim. Des tensions entre anciens membres de chaque ex-ligue régionale étaient déjà apparues. Des divergences aussi sur la gestion, la prise de décision... Les districts de l'ex-région Languedoc-Roussillon sont donc partis en guerre contre la direction de la Ligue avec le soutien.... du district de la Haute-Garonne, le plus important de la région !
Le comité directeur devait désigner un successeur à Maurice Martin : des deux candidats, Guy Glaria, président du district du Gers, et Jean-Claude Couailles, président du puissant district de la Haute-Garonne (40 000 licenciés), c'est le Gersois qui a été désigné. Une assemblée générale, prévue début mai, doit valider le nouveau président. Mais les 5 districts "rebelles" ne l'entendent pas de cette oreille.
"Il y a deux blocs à la Ligue d'Occitanie, les Languedociens et les Midi-Pyrénéens, explique Jean-Claude Couailles, président du district de Haute-Garonne. On fait comme s'il y avait toujours deux ligues. Il faut une nouvelle direction, avec une nouvelle organisation. Avec les 4 districts du Languedoc-Roussillon nous représentons un tiers des clubs et les statuts prévoient dans ce cas le vote de la révocation du comité directeur en vue de nouvelles élections".
"Il faut un motif juridique pour révoquer le comité directeur, répond Michel Charrançon, qui rappelle que Guy Glaria a été désigné à bulletins secrets par 17 voix contre 14. Nous allons donc évoquer cet aspect juridique. De toute façon, j'ai deux mois pour convoquer l'assemblée générale et la révocation doit être votée par deux tiers des voix, ce qui n'est sans doute pas gagné pour ceux qui ont lancé cette initiative".
Si les districts obtiennent tout de même ces élections, elles auront lieu dans les deux mois suivants. On voit mal comment, cette fois, on pourrait éviter une confrontation entre deux listes : les "Midi-Pyrénéens" (sans la Haute-Garonne) d'un côté, les "Languedociens" (avec la Haute-Garonne) de l'autre. Pour les deux ans de mandat qui restent. En 2020, il faudra recommencer.
Finalement, sur le terrain, le foot est un sport assez simple, comparé à ce qui peut se jouer en coulisses, même au niveau amateur !