Après une manifestation mercredi à Montauban, les agriculteurs pensaient avoir obtenu la garantie que l'Etat les maintiendrait en zone défavorisée, leur permettant ainsi de garder le versement d'indemnités spécifiques. Mais rien n'est finalement validé. Dans le Quercy blanc, la colère monte.
Le quercy blanc, à cheval sur 3 département du Lot, du Tarn-et-Garonne et du Lot-et-Garonne fait aujourd'hui partie des zones classées comme défavorisées. Le sol pauvre, les parcelles petites qui nécessitent de lourds investissement pour peu de rendement... Autant de difficultés que rencontrent les agriculteurs du secteur. Le classement en zone défavorisée leur permet de bénéficier de subventions nationales et européennes. Dans le Quercy blanc, 22 communes sont concernées, ainsi que 220 familles.
Incertitudes et retour en arrière
Mais le Ministère de l'agriculture veut redessiner la carte de ces zones défavorisées. Mercredi, devant la Préfecture de Montauban, une manifestation a été organisée par les agriculteurs du secteur, afin de demander à l'Etat le maintien de ces zones telles que dessinées aujourd'hui. Après avoir obtenu des garanties en Préfecture, les manifestants avaient levé le camp. Mais ce vendredi 26 janvier, alors qu'une réunion de concertation nationale était organisée au Ministère, les agriculteurs concernés ont découvert que rien n'était joué, contrairement aux engagements tenus. Du coup, la colère monte.
"C'est du j'menfoutisme" exprime l'un deux. Gilles Resseguier est éleveur à Sainte-Alauzie, dans le Quercy blanc. Pour lui et son associé en GAEC, ces indemnités représentent 12600 euros par an. "C'est le revenu d'un des deux exploitants. Que fait-on si on nous l'enlève ?"
Beaucoup de territoires sont concernés en Occitanie. Dans le Tarn par exemple, les syndicats agricoles estiment que 70 communes pourraient sortir du dispositif mettant ainsi 300 exploitations (élevages et céréales) en péril. Soit un tiers du département.
Le reportage dans le Quercy blanc de Christine Ravier et Jack Levé ;