"C’est un crève-cœur d'abandonner des vignes", les viticulteurs contraints d'arracher leurs plantations pour s'en sortir financièrement

Entre sécheresse, gel et mildiou, le vignoble de l'appellation Cahors a enchaîné les aléas climatiques ces dernières années, entraînant une baisse de la production. Certains vignerons ont laissé des parcelles en friche quand d'autres envisagent de réduire la surface de leur exploitation pour limiter leurs frais.

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600 hectares sur les 4500 que compte l'appellation Cahors dans le Lot seraient concernés par l'arrachage. Une démarche que les vignerons envisagent à contrecœur, malgré les aléas financiers de ces dernières années. 

Trop d'aléas climatiques

Les vignes sont en friche. Des grappes séchées, qui n'ont pas été récoltées, pendent encore dans le vignoble de l'appellation Cahors. On trouve même, çà et là, des parcelles délaissées. C'est la conséquence des difficultés rencontrées par les vignerons. 

"Il n'y a pas de raisin sur les nouvelles repousses, zéro que dalle", reconnaît Eric Boudet, vigneron à Belaye, Albas et Anglars-Juillac. Pour ne plus être pénalisé par la sécheresse l'été sur le plateau, Eric Boudet a récupéré des vignes situées dans la vallée du Lot. Hélas, le mildiou puis le gel ont sévi en moins d'un an : "Moi, j'en suis au 6ème aléa climatique, quatre grêles et deux gels et c'est quand même problématique", rajoute-t-il. 

Un arrachage sanitaire

Comme Eric Boudet, pour faire face à la baisse de la production de ces dernières années, de plus en plus de vignerons envisagent d'arracher une partie de leurs vignes. Sur les terres de Nicolas Fouyrnié, un peu plus de 2 hectares, sur les 38 que compte l'exploitation, vont disparaître d'ici à deux ans.

"C'est un arrachage plutôt sanitaire", explique Nicolas Fournié, président du syndicat de défense de l'AOC Cahors. "On n’a rien à voir avec de la surproduction. C'est une vieille vigne, où on a beaucoup de manquant et puis aussi des agriculteurs qui veulent réduire leur surface pour travailler plus sereinement".

2000 à 3000 euros l'hectare

600 hectares seraient concernés sur les 4500 que compte le vignoble de l'appellation Cahors : "C'est vraiment un crève-cœur de devoir se séparer de ces vignes", affirme Eric Boudet. "Une appellation comme la mienne, qui n'est pas très vieille, elle date de 1971, et elle n'arrive pas à faire vivre deux générations, ça, c'est compliqué." 

Comme pour la Gironde, où ce dispositif est déjà en place, les vignerons du Lot demandent des aides de 2500 à 3000 euros l'hectare, pour faire face aux frais d'arrachage. Ils espèrent qu'elles s'appliqueront également à la cinquantaine d'hectares de vignes déjà laissées à l'abandon. 

(Article écrit en collaboration avec Paul-Etienne Zahn)

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