Des membres de la Confédération Paysanne sont convoqués devant la gendarmerie du Lot. Une convocation liée à une action "coup de poing" sur le site du Méthaniseur de Gramat. Un rassemblement de soutien s'est déroulé ce matin.
La Confédération Paysanne du Lot organise, ce mercredi 28 mars, un rassemblement devant le méthaniseur de Gramat. Il s'agit d'une action de soutien suite à la convocation, par la gendarmerie, de trois syndicalistes paysans.
Le 15 décembre dernier, la Confédération Paysanne s'est introduite sur le site de la société Bioquercy. Une banderole "On nous empoisonne" a notamment été déployée sur la cuve principale du méthaniseur. Bioquercy a déposé plainte. Trois syndicalistes sont convoqués pour "dégradation et violation de propriété privée, mise en danger d'autrui". Un des syndicalistes poursuivis assume totalement et relativise les faits :
Nous sommes rentrés comme dans un moulin. Il n'y avait pas de panneau ou de barrière. Mise en danger d'autrui, franchement, nous avons juste déployer une banderole en plastique
Du côté de la société qui exploite le méthaniseur, ce n'est pas la même version des faits :
Ils se sont enchaînés et des tuyaux ont été brisés. Nous avons du faire intervenir les pompiers en raison d'une fuite. Il y a eu des préjudices pour l'entreprise. La sécurité de notre personnel mais aussi des manifestants étaient en jeu
Sur le fondement de son action, la Confédération Paysanne précise qu'elle n'est pas contre la méthanisation. Le syndicat souhaite simplement une transparence sur la qualité et la quantité des produits utilisés. La méthanisation utilise des sous-produits organiques provenant de l'exploitation agricole ou de l'industrie agro-alimentaire. La Confédération Paysanne demande que ces produits proviennent du Lot et ne parviennent pas, comme c'est prévu, de 5 départements différents.
La société Bioquercy revendique une totale transparence. Elle déclare avoir organisé des réunions en mairie et des comités de pilotage. Le projet a été lancé en 2011. L'exploitation a débuté en novembre 2017 et pour l'exploitant "on ne peut pas être plus transparent". La société Bioquercy estime que les opposants sont "une minorité face à une majorité d'agriculteurs et d'élus qui ont compris l'intérêt économique et environnemental du projet".
Voir le reportage d'Eric Marlot :