Le procès d'un forain de 35 ans s'est ouvert, ce vendredi 11 octobre 2024, devant la cour criminelle du département du Lot. Il est accusé d'avoir tué un jeune homme de 18 ans d'un seul coup de couteau, lors d'une bagarre à Cahors.
Il est presque une heure du matin, le 29 octobre 2021, quand une rixe éclate devant un bar de Cahors, en marge de la fête foraine. Ladjel, 18 ans, est tué d'un coup de couteau au cœur. Trois ans plus tard, un forain de 35 ans était appelé à comparaitre devant la cour criminelle du département du Lot, ce vendredi 11 octobre 2024.
Une bagarre à deux contre huit
À la barre aujourd'hui, l'accusé dit regretter profondément son geste. Lors de cette première journée d'audience, plusieurs témoins et experts ont également été entendus, et des images de vidéosurveillance visionnées. Le tout, afin de mieux cerner les circonstances du drame. "On est dans le cadre d'une rixe avec deux forains qui n'ont jamais été considérés comme violents, qui n'ont jamais été condamnés. Deux forains face à sept ou huit personnes", estime Me Christian Blazy.
"Ce que soutient mon client, c'est qu'avec un ami à lui, ils ont été agressés par plusieurs personnes. Ils ont été roués de coups au sol. Il a vu son ami, qui perdait connaissance, qui était frappé à coups de pied à la tête. Il a eu l'impression qu'il allait mourir, poursuit l'avocat de la défense. À ce moment-là, il sort un couteau qu'il a toujours sur lui. Il porte un seul coup."
Il pense "piquer", comme il dit, pour que la personne cesse de frapper.
Me Christian Blazy, avocat du meurtrier présumé
Un seul coup de couteau, insiste la défense. Mais un coup mortel. Touché au cœur, Ladjel, 18 ans, meurt dans la bagarre. "Mon client est catastrophé d'avoir causé la mort de quelqu'un. Il a pleinement conscience de la douleur pour la famille et que rien ne sera plus comme avant. Pour eux et pour lui. Il le dit, c'est un geste dramatique, mais c'est un coup porté pour se défendre, assure Me Christian Blazy.
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"Ladjel avait sa vie devant lui"
La famille et les proches de Ladjel sont présents dans la petite salle d'audience. Certains d'entre eux se sont portés partie civile. Ne peuvent retenir leurs larmes, trois après le drame. "Ladjel venait d'avoir 18 ans, sa vie était devant lui. Il venait de louer un appartement à Toulouse, il allait commencer une formation professionnelle. Et on l'a arrêté dans cet élan", rappelle Me Véronique Mas, avocate de la famille.
La perte d'un fils, d'un frère est inestimable. "Ils attendent que justice soit rendue", dit simplement l'avocate des parties civiles. Le procès du meurtrier présumé reprendra et se terminera lundi 14 octobre, au palais de justice de Cahors.
Propos recueillis lors de l'audience de ce vendredi 11 octobre 2024 par Amy McArthur et Jean-Pierre Jauze.