Logement, transports, lutte contre les déserts médicaux...Dans un entretien accordé au journal Libération, le vice-président socialiste du Conseil Départemental du Lot, Rémi Branco interpelle la gauche sur les préoccupations du monde rural. Voici ce qu'il faut retenir.
C'est une interview plutôt "détonante" que publie ce lundi 7 août le journal Libération. Le vice-président socialiste du Conseil Départemental du Lot, Rémi Branco défend les préoccupations de l'électorat rural et demande à la gauche de les entendre.
La gauche "donneuse de leçons"
Le département du Lot est traditionnellement une terre de gauche. Maurice Faure ou Martin Malvy plus récemment ont su y conquérir un électorat rural, longtemps resté fidèle. Mais la donne a changé et la gauche perd du terrain, y compris dans ses fiefs comme le Lot.
"Les gens ne trouvent plus trop d'intérêt à voter pour nous", explique Rémi Branco. "La gauche est vue comme une donneuse de leçons, qui leur explique comment il faut s'habiller, se loger, manger. Le discours de Sandrine Rousseau est pris comme une attaque, une menace sur leur mode de vie."
Déserts médicaux, transports et logement
À la dernière présidentielle, la gauche n'a pas brillé. La candidature au premier tour de la socialiste Anne Hidalgo, maire de Paris, est loin d'avoir fait l'unanimité et depuis 1 an, la NUPES semble comme "absente" des débats de fond. Résultat : les électeurs de gauche se sentent un peu perdus.
"Pendant la présidentielle, la gauche n'a pas porté la question des déserts médicaux, alors que c'est un des principaux problèmes que l’on rencontre ici", regrette Rémi Branco. "C’est une source d'angoisse énorme pour nos aînés. Il faudrait aussi porter un discours radical sur les transports. Ça fait partie des éléments essentiels pour faire revenir du monde dans les campagnes. Nous avons besoin de RER métropolitains et aussi de logement accessible. Avec les résidences secondaires dans le Lot, les plus jeunes n'arrivent plus à accéder à la propriété et c'est vécu comme un échec."
Reconquérir l'électorat de gauche
La "gauche médiatique", comme Rémi Branco l'appelle, semble donc s'être coupée de sa base électorale, entraînée parfois malgré elle dans des débats nationaux qui ne sont pas au cœur des préoccupations de son électorat, comme l'immigration.
"La gauche est arrivée trois fois au pouvoir sans tenir un discours particulier sur l'immigration", explique Rémi Branco. "L'immigration ne semble pas être un sujet prioritaire pour les gens. Dans certains coins, ils pourraient même se convertir à l'idée que c'est une chance, si cela leur apporte de la main-d’œuvre."
À un an des européennes et 4 ans de la prochaine échéance présidentielle, dans cet entretien accordé au journal Libération, Rémi Branco exhorte les dirigeants des partis de gauche à écouter les remontées de terrains des élus locaux pour innover face à la droite et l'extrême droite et retrouver leur place sur l'échiquier politique.