La fabrique de porcelaine et de céramique Virebent fête ses 100 ans en 2024. Cette manufacture emblématique de Puy L'Evêque (Lot) était au bord de la faillite à la fin des années 1990. Aujourd'hui reprise par deux designers parisiens, elle réalise des pièces pour de grandes marques de luxe.
L'atelier est vaste et ancien, baigné d'une lumière blanche, même couleur que les trois sortes de terres utilisées pour différentes fabrications, faïence, grès et porcelaine. À la manufacture de Virebent, à Puy L'Evêque (Lot), le savoir-faire se transmet depuis 100 ans.
À chaque poste se trouve un artisan, qui maîtrise les mélanges des matières et des cuissons. Ces dernières varient de 1100 à 1400 degrés. Ici, pas de travail à la chaîne mais un suivi minutieux de la fabrication, pièce par pièce. Des gestes délicats, de la pulvérisation de l'émail jusqu'aux finitions.
Trois terres au service de la création
"Les trois terres que l'on travaille ne viennent pas de carrières différentes et donnent des possibilités de formes qui ne sont pas les mêmes", souligne Vincent Collin, co-directeur de la manufacture Virebent. Il est rare de concilier les trois dans une seule manufacture.
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"En faïence, on peut faire des formes très évoluées, mais avec une faible résistance. Tandis qu'en porcelaine, la résistance sera plus forte mais avec peu de choix de formes", explique-t-il. Travailler les trois terres permet alors de naviguer entre "les choix de qualité technique ou artistique".
À la fabrique Virebent, "la matière doit faire partie de la création". Vincent Collin compare le travail de précision des artisans à la cuisine, dans le fait de "créer et inventer grâce à la maîtrise de son art". Il évoque les textures, les couleurs, les mélanges et les assortiments originaux "qui permettent d'offrir une nouvelle vision à travers l'objet".
Sauvée par deux designers parisiens
Après avoir produit des porcelaines pour les compagnies d'électricité, l'entreprise s'est orientée vers la céramique d'art. Au bord de la faillite, elle a été relancée auprès de grandes marques de luxe à la fin des années 1990, par deux designers parisiens, dont Frédérique Caillet, qui explique l'aventure : "On avait repéré un extraordinaire savoir-faire, une équipe qui maîtrisait les techniques et travaillait chez Virebent depuis 30 ans. On savait qu'il y avait un patrimoine et une histoire très forts".
La manufacture de porcelaine et de céramique abrite un musée, dans lequel sont retracés les cent de cette aventure. On peut y découvrir les premières réalisations de Virebent et son four originel.