Les 7 poulains retirés à un haras du Lot ont-ils été victimes de maltraitance animale ?

Le 5 mai dernier, sept poulains dans un état famélique étaient retirés du haras des Princes Noirs de Soucirac, pour être confiés à deux associations de défense des animaux. L'une d'elle dénonce des pratiques maltraitantes, que le propriétaire du haras conteste.

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"Elles étaient dans un état critique. Mélody, la dernière, elle ne se levait même pas toute seule." Une semaine après avoir recueilli trois pouliches saisies au sein de l'élevage de Soucirac, Linda Fernandez continue d'enlever des lentes dans leurs crinières, et se souvient encore de l'état dans lequel elles sont arrivées : "Elles étaient vraiment infestées de poux. Et le bilan vétérinaire a révélé d'énormes anémies, des carences prononcées, avec un pronostic vital très limite, notamment pour Mélody. On hésite encore à la faire hospitaliser."

À l'origine du signalement, Linda Fernandez était sur place quand les gendarmes se sont rendus dans le haras des Princes Noirs accompagnés des services vétérinaires du Lot. Elle y a réalisé des images, publiées sur la page Facebook de la ferme-refuge des 3 Dindes, qui montrent l'état alarmant des animaux concernés. 

Le propriétaire des chevaux conteste la maltraitance

Installé dans le Lot depuis 1998 et éleveur depuis 42 ans, Franck Amiel le propriétaire du haras, explique l'état sanitaire des poulains par leur récent sevrage : "Ces sept là c'étaient sept bébés que je venais de sevrer depuis 15 jours. Ils étaient partis en cherchant leur mère, ils n'avaient pas mangé, ils étaient inquiets" explique-t-il. Pour lui, "ceux qui sont en sevrage ils ont toujours une période un peu moins belle".

Son explication ne convainc pas la présidente du refuge Linda Fernandez : "Dans un sevrage qui est suivi correctement, un poulain ne maigrit pas, parce qu'il va être complémenté si le besoin se fait sentir" affirme-t-elle.

Une enquête est ouverte

Aujourd'hui les trois pouliches confiées au refuge vont mieux. L'enquête judiciaire ouverte par le parquet de Cahors devra déterminer si elles ont bien été victimes de maltraitance animale.

Fier de ses purs sangs minorquins, le propriétaire du haras se déclare confiant. Il estime qu'il n'a rien à cacher ni à se reprocher.

(avec Paul-Etienne Zahn)

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