Des récifs artificiels ont été installés au début du mois de juillet dans le lac du Tolerme, au nord du Lot. Ils doivent favoriser la reproduction des poissons. Cette expérimentation, menée avec une start-up de Montpellier, pourrait être étendue à d'autres plans d'eau du département.
Vu de loin, sur les bords du lac du Tolerme, dans le Lot, on dirait un peu des oursins géants. En ce début juillet, ils sont minutieusement chargés à bord de barques pour être ensuite déposés dans des endroits stratégiquement choisis. Ces récifs artificiels ont été fabriqués sur mesure par la start-up montpelliéraine Seaboost, en partenariat avec la fédération de pêche du Lot. Ils vont abriter les oeufs des poissons du lac. Un peu plus loin, de grands filets qui imitent des herbiers sont fixés à des poteaux..."Ces récifs, ils ont chacun une fonction" explique Matthieu Lapinski, biologiste chez Seaboost. "Ils visent à recréer des zones de ponte où les poissons peuvent coller les oeufs sur le substrat."
Il y a des habitats fait spécifiquement pour permettre la ponte et des habitats faits également pour abriter les juvéniles de poissons une fois que les oeufs ont éclos. On a recréé des sortes d'herbiers pour permettre d'abriter ces juvéniles pour augmenter leur taux de survie dans le lac.
Du sur-mesure pour les poissons
Des études de recensement de la population piscicole du lac à l'installation de ces récifs artificiels, il aura fallu un an et demi de travail pour concevoir ces récifs artificiels. L'entreprise montpelliéraine les conçoit sur mesure, en fonction du milieu, et les fabrique en se basant sur le biomimétisme pour les adapter aux besoins de chaque espèce.Pour pallier le manque d'habitat naturel, une trentaine d'entre eux ont été installés dans ce lac de 35 hectares où les jeunes poissons sont des proies faciles pour les prédateurs comme les cormorans ou les carnassiers.
Leur installation non plus, ne doit rien au hasard : "l'objectif, c'est que ces récifs soient immergés dans des endroits assez peu profonds pour servir de zone de reproduction" explique Patrice Jaubert, directeur de la Fédération de pêche du Lot.
Quand le poisson va chercher à se reproduire, il va chercher des zones peu profondes parce qu'elles se réchauffent plus vite donc c'est propice à la ponte des oeufs. C'est aussi propice à la croissance des alevins. On a aussi fait des suivis de l'oxygène dissous à partir de 3 mètres de profondeur. Il y a des endroits du lac où on manque d'oxygène l'été donc on immerge les récifs à des endroits où il y a de l'oxygène dissous suffisant toute l'année, y compris en période estivale.
Un suivi pendant 5 ans
Ce projet expérimental va faire l'objet d'un suivi pendant 5 ans. Si ses résultats sont concluants, des récifs du même type pourraient être installés dans d'autres sites du Lot.Voir ici le reportage d'Eric Marlot et Jean-Pierre Jauze :