Les éleveurs du Lot n'en finissent plus de compter leurs brebis égorgées par de nombreuses attaques de chiens errants dont ils mettent en garde les propriétaires.
Ce jeudi matin, Vincent Pons ne s'est pas senti la force d'y aller seul. Le jeune éleveur s'est fait accompagner par ses voisins pour constater le carnage commis par des chiens errants sur son troupeau de 160 brebis, en pâturage sur la commune de Béduer (Lot).
9 étaient mortes, d'autres agonisaient dans tous les coins, c'est psychologiquement très dur
Aux aurores blêmes, le père de l'éleveur dit avoir aperçu deux chiens errants encore présents au milieu du troupeau. Au total, Vincent Pons a perdu une vingtaine de bêtes, des brebis de race pure Causse du Lot.
Dix jours auparavant, une autre attaque de chiens errants sur un autre de ses troupeaux avait coûté la vie à 8 autres brebis.
Un phénomène récurrent dans le département du Lot
Ces attaques constituent un phénomène récurrent dans le Lot, selon le syndicat départemental de l'élevage ovin. "Ces dernières semaines, plus de dix attaques ont été constatées en divers endroits", indique son président André Delpech. "Il s'agit à chaque fois de chiens féroces qui attaquent à la gorge", précise-t-il."Les éleveurs sont désespérés"
Avec des brebis gestantes tuées, et d'autres stressées qui doivent avorter, le préjudice est financier. Mais il est aussi moral. "Nous sommes dans des productions qui ne sont pas faciles économiquement", explique le président des Jeunes Agriculteurs du Lot Julien Vielcazal. "Nous subissons la sécheresse et ces attaques sont un facteur aggravant. Les éleveurs sont désespérés"."Les propriétaires sont responsables de leurs chiens"
Les professionnels de la filière lancent donc un appel aux propriétaires de chiens errants. "Ils sont responsables et ne doivent pas laisser leurs chiens divaguer", avertit André Delpech. "Si les propriétaires ne sont pas capables de faire attention à leurs chiens, les éleveurs vont finir par protéger leur troupeaux par tous moyens à leur disposition", prévient Julien Vielcazal.Les éleveurs rappellent par ailleurs que le pâturage de leurs brebis dans les sous-bois entretient la forêt et joue un rôle important dans la lutte préventive contre les incendies. "Il serait dommage que nous soyons obligés de remettre les brebis en bergerie", commente André Delpech.
La gendarmerie du Lot a ouvert plusieurs enquêtes après les attaques de troupeaux de ces dernières semaines.