Le Président de la République a visité à Figeac (Lot), un atelier aéronautique ultra-automatisé, "le plus moderne d'Europe". Il a annoncé(Lot) la création d'une Alliance d'entreprises visant à favoriser les investissements dans l'industrie du futur.
"15.000 entreprises bénéficieront d'un diagnostic effectué par un réseau de 300 experts et, à partir de ce diagnostic, toutes les possibilités de mettre en place des +Usines du futur+ seront utilisées, saisies", a expliqué le président de la République, lors de la visite de Figeac Aéro, modèle de développement dans les hautes technologies aéronautiques.
"Il y aura un dispositif également pour accompagner les projets d'investissements des 2.000 entreprises qui, à partir de ces diagnostics, décideront d'investir et de réaliser des usines du futur", a ajouté M. Hollande.
Les crédits seront mobilisés dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir et via les dispositifs fiscaux exceptionnels annoncés la semaine dernière par le gouvernement pour booster l'investissement des entreprises.
A Figeac, un exemple d'Usine du futur
Le concept, Jean-Claude Maillard l'imaginait depuis 1989, quand, simple ingénieur, il crée Figeac Aéro, alors un tout petit poucet de la sous-traitance aéronautique.
"J'ai toujours rêvé d'une usine du futur, où les machines travaillent à la place des hommes de façon à améliorer la productivité et pouvoir lutter contre des concurrents qui ont des coûts de main-d'oeuvre extrêmement bas", raconte-t-il à l'AFP.
Le contrat qui a permis le rêve
Mais ce n'est que fin 2014 que l'opportunité lui en est donnée: la société décroche le plus gros contrat de son histoire, avec une commande de plus de 500 millions de dollars (470 M EUR environ) pour fabriquer des carters de moteurs qui équiperont Airbus et Boeing.
L'entreprise française, au chiffre d'affaires de 200 millions d'euros seulement, l'avait alors emporté "contre la concurrence mondiale" en partant du postulat que "la seule manière d'être compétitif en France était de mettre en place la ligne la plus automatisée possible", explique le truculent président-directeur général.
Quand les robots remplacent les humains
La société décide donc d'investir 35 millions d'euros environ dans un atelier de 7.000 m2 "avec dix tours à commande numérique, reliées par une chaîne robotisée qui fait automatiquement passer les pièces d'un poste de travail à l'autre". L'ajustage, le nettoyage et même le contrôle: tout sera robotisé dans cette unité qui naîtra à la mi-2017.
"Si les hommes coûtent cher, il faut les remplacer par des outils automatisés", résume M. Maillard, tout en se défendant d'être un destructeur d'emplois.
Paradoxalement, l'Usine du Futur crée aussi des emplois
"Pour garder nos clients, on devra avoir le courage d'aller faire des travaux à faible technicité dans les pays low cost, et garder en France les travaux avec beaucoup de technicité", explique le patron visionnaire, tout aussi fier de son "Usine du futur" que de sa filiale créée fin 2010 en Tunisie, où Figeac Aéro emploie aujourd'hui 270 salariés.
l'usine du futur ne peut fonctionner qu'avec "beaucoup de matière grise", souligne le PDG."Depuis que je fais ça, j'embauche plus de 100 personnes par an à Figeac".
L'ingénieur, qui a fondé Figeac Aéro avec un capital de 17.000 euros en 1989, a ainsi vu son bébé devenir un des grands noms du secteur.
"La première année, on était 20. Aujourd'hui, on est 1.050". Le chiffre d'affaires de Figeac Aéro bondit de près d'un quart chaque année et devrait atteindre 500 millions d'euros en 2017/2018, selon les prévisions de la société.
Au cours de sa visite officielle dans le Lot, François Hollande s'est voulu rassurant sur le dossier de la ligne grande vitesse, à l'occasion de la signature du contrat de plan Etat-Région.Il a annoncé que "le gouvernement prendra rapidement une décision"