Après un an d'absence, le salon de l'agriculture rouvre ses portes ce 26 février 2022. L'occasion de découvrir des races typiques d'élevage. Exemple : les brebis Causses du Lot.
Quelques coups de ciseau, puis c'est le brossage, et les voilà prêtes. "C'est comme pour Miss France. Y a toujours des efforts de présentation n'est-ce pas ?" Cette année encore, Alain Gratias bichonne celles qui vont être sous les feux des projecteurs, à Paris, durant huit jours. Ces stars, ce sont les Caussenardes, une race de brebis typique du Lot.
Une sélection qui ne doit rien au hasard
Les Causses du Lot, les brebis élevées à Durbans par Alain Gratias, représentent le département du Lot au salon de l'agriculture depuis 2018. C'est donc leur quatrième sélection, "une fierté" pour l'éleveur. Mais avant de parader, il faut soigner la sélection des animaux.
La préparation a démarré il y a un mois et demi. "On a repéré des brebis qui allaient mettre bas autour du 20 janvier. Le choix s'est fait sur le gabarit, la conformité des animaux". Le caractère des bêtes, est-il un critère de sélection ? Parfois. "Il y en a une qui est très douce, qui vient manger facilement dans le seau", confie Alain Gratias. Au départ, l'éleveur a ainsi repéré une quinzaine de brebis. Au final, elles seront quatre, avec leurs agneaux, sur la scène agricole parisienne.
C'est une présentation. C'est presque un exercice d'élégance.
Jean-Louis IssalyEleveur à la retraite, accompagnateur des brebis à Paris
Deuxième étape, à quelques heures du départ : la mise en beauté. Nettoyage, dernière retouche esthétique, puis la touche finale et la tenue d'apparat. Un collier estampillé département du Lot avec une cloche en guise de pendentif.
"La cloche, c'est important pour la cohésion du troupeau", estime Jean-Louis Issaly. L'éleveur à la retraite est attaché à la tradition. "Le pastoralisme ici, c'est l'utilisation des grands espaces qui sont boisés ou qui le sont un peu moins. Et le troupeau a une meilleure cohésion à partir du moment où il y a des cloches", affirme t-il.
Le salon : un stress pour les bêtes ?
Le salon de l'agriculture, c'est la plus grande ferme de France. En 2020, près de 500.000 visiteurs s'y étaient donnés rendez-vous. Alors, imaginez le bruit... la foule massée près des enclos... De quoi stresser les Caussenardes ? Alain Gratias n'est pas vraiment inquiet.
Quand on donne le grain le matin, ici y a un bruit pas possible. Et on est à proximité d'un petit aérodrome. Non, non, de ce côté-là, elles ne devraient pas être perturbées.
Alain GratiasEleveur de brebis
Jean-Louis accompagnera les brebis au salon. Il sera chargé de veiller sur elles dans cet environnement stressant.
On est précautionneux. De la paille, du foin, de l'eau... On essaye de transporter à la Porte de Versailles le mode de vie qu'elles ont ici, chez elles.
Jean-Louis IssalyAccompagnateur des brebis à Paris
Les deux hommes font confiance aux bêtes. Et pour celui jouera les accompagnateurs des brebis, pas question de rater cette occasion donnée aux visiteurs du salon de s'approcher des animaux et de les toucher. "Peut-être pour la seule fois de leur vie".
Mais il est déjà temps de prendre la route, de quitter Durbans pour la capitale. Alain Gratias, qui n'est pas du voyage, a comme un petit pincement au coeur. Vite réprimé. "À Paris, je sais qu'elles seront chouchoutées, dorlotées. Et jusqu'à présent, le retour des bêtes s'est toujours bien passé".