60 Millions de Consommateurs publie aujourd'hui une enquête selon laquelle 10% des eaux en bouteille contiendraient des traces de polluants, notamment des médicaments. Les eaux du Languedoc-Roussillon sont, entre autres, passées au crible.
Des traces de polluants retrouvées dans des eaux en bouteille: c'est ce que révèle l'enquête publiée ce lundi par 60 Millions de Consommateurs et la fondation Danielle Mitterrand France Libertés. Les 2 organisations ont fait réaliser des analyses dans le but de rechercher la présence de 35 molécules médicamenteuses. Résultat: 10% des eaux en bouteille en contiendraient.
Des eaux de la région concernées
Ainsi, des traces de Tamoxifène (une hormone de synthèse utilisée dans le traitement des cancers du sein) ont été retrouvées dans l'eau héraultaise de la Salvetat et chez sa voisine tarnaise Mont-Roucous.
Chez cette dernière, contrairement à ce que nous annoncions dans un premier temps, il n'a pas été trouvé de Naftidrofuryl (un vasodilatateur).
Mont Roucous qui dément formellement cette étude et qui s'interroge, contre-analyses à l'appui, sur la méthodologie employée par le laboratoire. Une méthodologie que 60 Millions de Consommateurs n'a semble-t-il pas communiqué aux sociétés intéressées.
En revanche, c'est un sans faute du côté des sources Perrier (à Vergèze, Gard) et Quézac (Lozère): leurs bulles sont exemptes de tout résidu.
Des traces infimes
Toutefois, l'enquête souligne que les quantités décelées sont infimes: dans un litre et demi, on note la présence de moins de 0,001% d'une dose habituelle de traitement.
Forte de ces relevés, l'organisation 60 Millions de Consommateurs affirme que "la liste actuelle des polluants réglementairement contrôlés ne correspond plus à la réalité de la contamination".
Un appel à revoir la réglementation
Elle en appelle donc à la tenue d'assises nationales de l'eau et réclame la remise à plat des normes de qualité, ainsi qu'une réflexion à plus long terme sur la gestion de la ressource, soulignant que "les traces de polluants dans l'eau en bouteille sont peut-être le signe que la qualité de notre ressource se dégrade plus vite qu'il n'y paraît".