En Lozère, Florac accueille le seul centre de France à former les unités du GRIMP, des pompiers spécialisés dans le sauvetage en milieu hostile. Une école d'excellence créée ici en 1984 qui organise désormais 25 semaines de stage chaque année.
Le GRIMP, acronyme de groupement de reconnaissance et d'intervention en milieu périlleux, est né en Lozère, sous l'impulsion de pompiers passionnés de spéléologie.
Il est aujourd'hui à la pointe de la formation des sapeurs-pompiers pour leurs interventions en milieu difficile. Le centre national du GRIMP de Florac organise chaque année quelques 500 exercices dans le cadre de ses stages, pour des professionnels français et étrangers.
Parmi les scénarii proposés par exemple lors de la formation de futurs chefs d'unité du GRIMP, la recherche et le sauvetage d'un promeneur tombé dans une faille. La victime est suspendue dans le vide à 20 mètres du sol, la manœuvre est périlleuse.
Ici pas de mannequin : c'est un pompier stagiaire qui "joue" la victime. Et, pour Nicolas Morand, sapeur-pompier venu de Savoie, cette différence a du sens : gérer son émotion, tenir une vie entre ses mains... C'est aussi ça, le métier de ces pompiers d'élite.
Au centre national de Florac, les formateurs et les techniques sont à la pointe de ce qui existe pour intervenir en milieu périlleux. Et chaque exercice apporte une expérience précieuse, comme l'explique Julien Aidat, stagiaire d'Indre-et-Loire.C'est important de passer chacun son tour en tant que victime, ça permet d'estimer un peu les problématiques qu'on peut rencontrer et puis de ressentir un certain nombre de choses qu'on peut rencontrer, notamment les frottements ou les bruits et de prendre en compte ce qui se passe autour.
Chaque manœuvre est une expérience supplémentaire. En 15 jours, on a fait une quarantaine d'exercices différents.
Autre exercice proposé ce jour-là : une victime a fait une chute depuis un pic inaccessible aux véhicules de secours. L'occasion de tester un drone pour installer une tyrolienne de 90 mètres. Un gain de temps considérable pour le capitaine Guy Pourchot, chef du centre du GRIMP de Florac et conseiller technique national.
Maîtrise de drones, techniques de cordes, expertise. Les sapeurs-pompiers formés par le GRIMP sont de véritables précurseurs en matière d'innovation et de secours.Utiliser le drone, c'est faire en 3 minutes ce qui nous prendrait 30 à 40 minutes à faire à la main. La victime est plus vite dans l'ambulance.
Un savoir-faire aujourd'hui reconnu dans le monde entier : au total, le GRIMP crée et forme des unités d'intervention dans plus de 30 pays.
Il existe en France 88 unités GRIMP en France, dont 6 de secours en montagne.