Sept mois après le mégafeu entre Aveyron et Lozère, qui a ravagé 1.360 hectares et nécessité l'évacuation de 3.000 touristes et riverains, le Parc des grands causses a décidé de porter plainte pour "préjudice écologique". Une action en justice pour soutenir les communes sinistrées par l'incendie.
Le Parc naturel régional des grands causses, basé à Millau, rejoint les communes de Mostuéjouls et Rivière-sur-Tarn en portant plainte pour préjudice écologique. Il faut dire que durant 10 jours, en août dernier, un incendie a dévasté ce site naturel remarquable classé zone Natura 2000. 50% du territoire de ces deux communes ont brûlé.
1.360 hectares au total sont partis en fumée. Un mois après le drame, François Artel, responsable de l'unité territoriale de l'ONF dans l'Aveyron expliquait : "Le suivi sanitaire des arbres va être long. Il faudra attendre des mois avant d'avoir un diagnostic définitif. Si le système racinaire n'est pas touché, les plantes peuvent repartir. Sur les jeunes pousses, c'est fini. Il faudra 60 à 100 ans avant de retrouver la forêt d'avant".
Un suspect mis en examen
Deux jours après le début de cet incendie hors-normes, un homme s'est présenté à la gendarmerie.
Conduisant un engin agricole, il est suspecté d'être à l'origine du feu. Il a été mis en examen pour "destruction involontaire par incendie de bois, forêt ou lande pouvant créer un dommage irréversible à l'environnement par violation d'une obligation de sécurité ou de prudence" et placé sous contrôle judiciaire par un juge d'instruction de Mende.
De lourdes peines
La substitut du procureur de Mende avait précisé à l'époque que tout individu déclenchant un incendie, même de manière involontaire, risquait des poursuites pénales par défaut de précaution et de prudence.
La peine maximale encourue est de 5 ans de prison.
Enfin, les personnes ayant subi un préjudice peuvent en demander la réparation et peuvent porter plainte.