La décision est tombée. Alkaba Tounkara, jeune malien, installé à Florac en Lozère depuis 4 ans maintenant doit quitter le territoire français. Il a un mois pour faire un recours devant la cour administrative d'appel de Marseille.
Alkaba Tounkara était sous le coup d’une OQTF (une obligation de quitter le territoire français prise par la préfecture de Lozère), pour laquelle il avait fait un recours, jugé le 12 mai par le tribunal administratif de Nîmes. Ce vendredi 21 mai, le tribunal a rendu sa décision, sa requête a été rejetée et le jeune malien doit quitter le territoire français. Il a un mois pour faire appel de cette décision : "Je suis déçu, mais je vais continuer à me battre, je ne lâche rien, confie Alkaba, j’ai déposé ce matin mon recours."
Son avocat, Raphaël Belaiche se dit confiant : "Je crois en mon client, c'est un combatif, il va y arriver j'en suis sûr. Il lui est reproché d’avoir menti à la police aux frontières sur son âge, ajoute son avocat En revanche ils ont reconnu comme un avantage le fait qu’il soit intégré dans la vie associative et locale du village de Florac, mais cela n’a pas été suffisant."
Je suis parti du Mali parce que c’est la misère, je suis venu en France parce que je voulais réussir ma vie.
Alkaba a quitté le Mali il y a quatre ans pour des raisons financières et personnelles : "Je suis parti du Mali parce que c’est la misère, je suis venu en France parce que je voulais réussir ma vie."
Il s’est ensuite installé en Lozère en 2017, et depuis septembre 2020, il vit avec sa compagne, une Lozérienne. Le jeune homme s’est beaucoup investi dans la vie du village, en s’engageant notamment dans des associations caritatives comme le secours populaire et les Restos du cœur. Il prend des cours de français et fait partie d’un groupe de musique. D’autant que le jeune malien a signé une promesse d’embauche en CDI dans une entreprise de bâtiment du département de la Lozère.
Des manifestations pour le soutenir
Depuis le début de l’année 2021, ses amis et collègues de Florac organisent régulièrement des manifestations pour soutenir le jeune Malien menacé d’expulsion, la dernière début avril avait réuni près de 250 personnes ainsi que la maire de Florac, Flore Thérond.
Depuis, des élus de Mende, Florac, la présidente du département, Sophie Pantel, la sénatrice Guylène Pantel, le député de la Lozère Pierre Morel-A-L’Huissier, se sont mobilisés pour la cause de ce jeune malien implanté dans le département. Ils ont écrit ensemble à la Préfète, et au ministère de l’intérieur courrier laissé sans réponse aujourd’hui.