Avec ses homologues, de l'Aveyron, du Cantal et de la Haute-Loire, le président UMP du conseil général de la Lozère milite contre la réforme des élections cantonales. Il juge que ce projet de loi défavoriserait les territoires ruraux.
Les présidents de quatre conseils généraux de droite du Massif central, l'Aveyron, le Cantal, la Haute-Loire et la Lozère, ont lancé vendredi à Rodez un appel commun "à combattre" la réforme des élections cantonales qui, en divisant par deux le nombre des cantons, se fera "au bénéfice écrasant des aires urbaines".
Cette division par deux du nombre des cantons doit accompagner l'instauration d'un scrutin binominal paritaire consistant à élire deux conseillers, un homme et une femme, par canton.
Le Sénat a rejeté jeudi soir par 164 voix contre 144 le scrutin paritaire pour les cantonales, mesure phare d'un projet de loi électoral du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.
L'UMP et la majorité des centristes ont voté contre. Les écologistes et les communistes se sont abstenus ainsi que quelques centristes. Seuls le PS et le RDSE (à majorité radicaux de gauche) l'ont approuvé.
Les quatre signataires de "l'appel" adopté vendredi à Rodez estiment que "ce projet est un déni de la démocratie locale", car "en divisant par deux le nombre de cantons sur la seule base de la démographie, il érige la logique mathématique en logique aveugle. Il condamne des pans entiers de notre pays au bénéfice écrasant des aires urbaines".
"Cette opposition ne se résume pas à une position partisane, elle exprime, au-delà de celle de ses élus, l'inquiétude de la France rurale", ajoutent les quatre présidents de conseils généraux, Jean-Claude Luche (DVD, Aveyron), Vincent Descoeur (UMP, Cantal), Gérard Roche (UDI, Haute-Loire) et Jean-Paul Pourquier (UMP, Lozère).
Les signataires rappellent que les populations rurales "plébiscitent l'action de proximité des conseils généraux" et soulignent que la réforme "déconnectera
demain les élus de la population et rendra illisible leur action quotidienne".
Ils appellent "à la mobilisation", "pour une France équilibrée, où les département ruraux auront leur juste place".
Ils appellent également à "un sursaut citoyen" et lancent pour cela une pétition en ligne sur jaimemonterritoire.fr.
A la mi-décembre, 100 députés, sénateurs et présidents de conseils généraux s'étaient déjà prononcés contre la réforme, en réponse à un appel de l'ex-ministre François Sauvadet UDI), président du conseil général de Côte-d'Or, auteur d'une pétition citoyenne.