Une tribune signée par 450 personnes dénonce "les propositions irresponsables" de Nicolas Hulot concernant le nouveau plan loup, sur 5 ans. Parmi elles, des élus, des responsables agricoles et des politiques de la Lozère, initiateurs de cette action, mais aussi de l'Hérault et du Gard.
Les propositions de Nicolas Hulot dans le cadre du plan loup 2018-2023 sont "totalement irresponsables et déconnectées de la réalité", ont accusé lundi 450 personnes dans une tribune incendiaire adressée à Emmanuel Macron et Edouard Philippe.
Après 25 années d'expérimentation", la preuve est faite que "la cohabitation est impossible" entre loup et troupeaux, estiment les signataires, parmi lesquels 24 parlementaires et de nombreux élus locaux, qui critiquent vertement le quatrième plan loup présenté le 8 janvier par le ministre de la Transition écologique et solidaire.
Rédigée par quatre représentants d'éleveurs, Mélanie Brunet, co-présidente du collectif des éleveurs des Causses, Olivier Maurin, président de l'IGP Agneau de Lozère, André Baret, président du collectif des éleveurs des Causses et de Lozère, et Gérard Landrieu, maire de Prévenchères, en Lozère, ce texte entend mener "le combat du droit à vivre face au permis de tuer que possède dans ses gènes" le loup.
Au passage, il appelle à la fin "de l'écrasement des ruraux par la puissance financière cachée derrière les lobbies tel le WWF".
Retrouvez le plan détaillé du Plan National d’Actions 2018-2023 sur le loup, dans le respect des activités d’élevage de novembre 2017.
Les chiffres en question...
Estimant qu'"il y a aujourd'hui plus de loups en Europe que de paysans dans (les) montagnes françaises", ce texte s'insurge contre le chiffre officiel de "seulement 360 loups en France", alors que 40 départements seraient touchés, avec 12.000 animaux domestiques massacrés en 2017.
Selon cette lettre ouverte, de nombreux éleveurs auraient même "renoncé", provoquant "une diminution de près de 40% du cheptel ovin" dans les Alpes depuis dix ans.
Dénonçant ce "+nouveau monde+ appelé de leurs voeux par des citadins ignorants et des idéologues fanatiques", cette tribune refuse "un règne animal, du tout sauvage", qui étoufferait les acteurs ruraux.
Le plan loup 2018-2023
Il était soumis jusqu'à lundi à consultation publique.
Présenté par Nicolas Hulot avec le ministre de l'Agriculture, ce plan vise à atteindre un cheptel d'au moins 500 loups avant la fin du quinquennat.
Jeudi, dans le Puy-de-Dome, Emmanuel Macron a semblé aller dans le sens des critiques en plaidant pour remettre "l'éleveur au milieu de la montagne" et réfléchir à la "place" du loup "dans des éco-systèmes qui lui pré-existent".
Il a revendiqué "assumer un modèle d'agro-pastoralisme (...) qui ne doit pas être fragilisé par un autre objectif", celui du plan loup donc.
Espèce protégée, le loup, disparu depuis les années 1930 en France, est revenu par l'Italie à partir de 1992.
Le projet de Plan national d’actions 2018-2023
Le projet de Plan national d’actions 2018-2023 et le dispositif réglementaire associé, résultat d’une démarche de prospective scientifique et de concertation, tiennent compte :- du diagnostic du Plan loup 2013-2017
- d’une démarche scientifique approfondie, menée en collaboration avec le Muséum national d’histoire naturelle et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage
- d’une concertation avec les parties prenantes sous le pilotage du préfet de la région Auvergne Rhône-Alpes, préfet coordonnateur du plan national d’actions
Le grand public peut désormais s’exprimer sur les différents axes du projet qui poursuivent les objectifs suivants :
- améliorer la connaissance sur la biologie et l’éthologie de l’espèce
- mieux protéger et mieux accompagner les activités d’élevage en tenant compte de la présence du loup et en garantissant sa viabilité sur le territoire national
- apporter des réponses adaptées et efficaces aux différents contextes de prédation
- comprendre les mécanismes de prédation et expérimenter des dispositifs innovants favorables à la cohabitation
- mettre en place une gouvernance au plus près du terrain pour assurer le suivi du plan national d’actions et garantir son efficacité