C’est la saison des châtaignes. Dans les Cévennes, 1.000 tonnes sont produites chaque année, entre Lozère, Hérault et Gard. Une production modeste comparée à celle de l'Ardèche, où on en récolte 6 fois plus. Les castanéiculteurs cévenols doivent se battre pour vivre de leur travail.
Les Cévennes, un territoire escarpé, en pleine nature qui semble presque impénétrable. Mais sous les cimes des arbres, au Castanet, près du Collet-de-Dèze, en Lozère, c’est toute une population qui s’agite.
L’automne s’est installé et les châtaigneraies débordent de fruits. Dans les filets déposés au sol à la fin de l’été, Léo repousse feuilles et bogues avec une souffleuse puis à la main. Ne restent ensuite que les châtaignes, qui attendent d’être ramassées.
C’est la 4e récolte de Camille Fages. La jeune femme a repris les terrains familiaux plantés de châtaigniers et a choisi d’en faire son métier.
Après le désastre de l’an dernier causé par la sécheresse, l’heure au soulagement. La qualité comme la quantité sont au rendez-vous de la récolte 2018, à condition de ne pas perdre de temps.
Camille Fages - castanéicultrice cévenole
Faut qu’on ramasse le plus rapidement possible pour garder une meilleur qualité sanitaire. Donc, plus on ramasse vite et plus on transforme vite, forcément moins il y aura de pourriture.
La châtaigneraie de Camille produit chaque année un peu plus de 5 tonnes, en moyenne.
En Cévennes, la châtaigne fait vivre plus de 400 familles
Une fois ramassées, les plus belles châtaignes sont vendues en vrac, pour les autres... direction la coopérative située au Pendedis.
D’abord calibrées, puis grillée… et triée. Un tri à la main, entre amis et en famille.
La plupart des fruits seront transformés en confiture… Les autres, vendus en bocaux dans des magasins bio et sur les marchés.
120 producteurs partagent un atelier de transformation. Ensembles, ils travaillent depuis 14 ans à la création de l’AOP châtaigne cévenole.
Nadia Vidal
“C’est une volonté déjà pour protéger un peu la châtaigne des Cévennes. C’est aussi un moyen pour créer son emploi et subsister sur des territoires comme les nôtres puisque l’important pour nous c’est aussi de créer de la valeur ajoutée en ayant un signe de qualité. C’est quand même ça le but : c’est reconnaître un savoir-faire, un territoire, des hommes et un produit bien sûr exceptionnel pour nous”
Le dossier avance, les producteurs cévenols espèrent obtenir leur appellation d’origine contrôlée d’ici à la fin de l’année 2019.